Rencontre Hollande -- Merkel : D'accord sur l'essentiel16/05/20122012Journal/medias/journalnumero/images/2012/05/une2285.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Rencontre Hollande -- Merkel : D'accord sur l'essentiel

Après la cérémonie d'intronisation du 15 mai de Hollande comme président de la République et la nomination sans surprise de Jean-Marc Ayrault comme Premier ministre, le nouveau président est donc parti à Berlin rencontrer la chancelière Angela Merkel.

Tous les commentateurs annonçaient qu'il fallait s'attendre au heurt entre deux politiques, Merkel défendant depuis des années, avec l'appui de Sarkozy, une politique d'austérité et de rigueur pour atteindre l'équilibre budgétaire. Face aux plans d'austérité imposés à la Grèce, au Portugal, à l'Irlande, à l'Italie, etc., Hollande aurait été le défenseur d'une autre politique en rupture radicale avec celle de Merkel et de Sarkozy visant au contraire à favoriser la « croissance » de l'économie européenne.

Mais visiblement au cours de cette première rencontre il n'y a pas eu de heurt, les deux dirigeants se comprenant fort bien. La chancelière a même expliqué qu'en Allemagne, les responsables politiques avaient tout à fait l'habitude de ces compromis entre la droite et la gauche, les deux grands partis le SPD et la CDU ayant même participé à un gouvernement d'union dirigé par Merkel.

Autrement dit, pour Merkel, faire un compromis qui consisterait à citer le mot « croissance » dans les communiqués officiels des diverses réunions européennes, cela ne lui posera guère de problèmes. Et cela lui sera d'autant moins difficile que c'est déjà le cas, des responsables politiques allemands ayant déjà évoqué la « croissance », d'autant plus facilement que cela ne leur coûte pas bien cher.

Le vrai problème, ce n'est bien sûr pas de bavarder de « croissance » dans des communiqués, mais de s'en prendre à la toute-puissance de la finance, et en particulier celle des grandes banques qui ont non seulement provoqué la crise financière de 2008, mais qui dictent leur politique à tous les États en mettant au premier plan le paiement à tout prix des intérêts de la dette, même si c'est au prix de l'appauvrissement de populations entières.

Merkel ne veut évidemment pas remettre en cause cette toute puissance de la finance. Mais Hollande non plus et Merkel le sait très bien.

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