Lutte Ouvrière dans les élections législatives16/05/20122012Journal/medias/journalnumero/images/2012/05/une2285.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Editorial

Lutte Ouvrière dans les élections législatives

Cette semaine, la préoccupation des dirigeants politiques était la passation de pouvoir entre Sarkozy et Hollande et ses conséquences. Qui fera partie du gouvernement ? Comment cela se passera-t-il entre Hollande et la chancelière allemande ? L'UMP survivra-t-elle à la guerre des chefs pour capter l'héritage de Sarkozy ?

Pendant ce temps, le monde du travail continue à être confronté comme avant à l'ampleur du chômage, à la menace des plans de licenciements, à la dégradation du pouvoir d'achat. Les élections présidentielles passent mais la guerre du grand patronat contre la classe ouvrière est permanente.

Les grands partis politiques essaient de passionner l'électorat avec les législatives des 10 et 17 juin. L'UMP tente de limiter les dégâts après l'échec de Sarkozy et de garder ses députés. Le Parti socialiste en appelle à nouveau au vote utile pour assurer à Hollande une majorité parlementaire.

Quant au Front national, dont la candidate à l'élection présidentielle s'est affichée en adversaire du système, il redouble d'efforts pour en faire partie. Il drague les candidats de l'UMP les plus à droite pour décrocher quelques accords locaux lui permettant d'avoir enfin des députés.

On voit très bien l'enjeu de ces législatives pour les grands partis politiques. Il n'y en a pas, en revanche, pour les travailleurs. Pas seulement parce que l'Assemblée nationale n'a guère de pouvoirs. Des « godillots », aimait à dire de Gaulle en parlant des députés de sa propre majorité. Mais aussi et surtout parce que, au-dessus du pouvoir exécutif comme au-dessus du pouvoir législatif, il y a un autre pouvoir : celui de l'argent, celui des grands groupes industriels et financiers qui ont fait la pluie et le beau temps sous Sarkozy comme ils continueront à le faire sous Hollande.

Ces élections législatives n'ont pas la possibilité de diminuer le pouvoir de l'argent, pas plus qu'elles n'ont celle d'améliorer le rapport des forces en faveur des travailleurs. Pour sauvegarder les conditions d'existence des salariés, des chômeurs, des retraités, il faudra imposer des mesures contraignantes qui empêchent le grand patronat de licencier, qui l'obligent à consacrer une partie de ses profits à sauvegarder les emplois et à augmenter les salaires. Cela ne pourra être imposé que par la force collective des travailleurs. Il serait vain de l'attendre de Hollande.

Les élections législatives permettent cependant aux électeurs de s'exprimer.

Lutte Ouvrière présentera des candidats dans toutes les circonscriptions afin que ceux qui ont voté pour Nathalie Arthaud puissent confirmer leur vote et affirmer la permanence du courant communiste.

Au-delà de ces électeurs, nombreux sont les travailleurs qui sont d'accord avec les objectifs défendus par Nathalie Arthaud pendant la présidentielle. Ces électeurs ont jugé plus utile de voter pour Hollande dès le premier tour afin de se débarrasser de Sarkozy. Nous les appelons à profiter des législatives pour, cette fois-ci, voter selon leurs convictions et se prononcer pour l'interdiction des licenciements, la répartition du travail sans diminution de salaire, l'augmentation de tous les salaires et retraites et la suppression du secret industriel et bancaire comme un premier pas vers le contrôle des travailleurs et de la population sur les entreprises.

Nombreux sont ceux qui, maintenant que Hollande est élu, sans se faire d'illusions, se disent que « même le peu qu'il peut faire, c'est mieux que rien » et « qu'il faut lui laisser du temps ». Mais il ne faut pas que Hollande et les siens se sentent quittes à l'égard des travailleurs du simple fait qu'ils ont permis d'être débarrassés de Sarkozy.

Pour les travailleurs, les questions vitales sont leurs emplois et le pouvoir d'achat de leurs salaires.

Même si Hollande était bien disposé à l'égard des travailleurs -- ce qu'il n'a pas démontré -, il sera entouré d'hommes du grand patronat et soumis à la pression de la droite et de l'extrême droite. Il faut que les travailleurs montrent qu'ils n'accepteront pas que leurs intérêts soient oubliés.

Les candidats de Lutte Ouvrière ne sont pas des politiciens professionnels, ils ne se présentent pas pour faire carrière, ils vivent la vie des classes populaires. Ils militent pour le renversement du pouvoir du grand capital et pour mettre fin à l'exploitation. Voter pour eux rappellera qu'une fraction au moins du monde ouvrier est décidée à imposer ses exigences au grand patronat et ne se laissera pas lanterner par le gouvernement. Voter communiste est aussi la façon la plus radicale d'exprimer son hostilité à la droite et à l'extrême droite, serviteurs affichés de la société d'exploitation.

Éditorial des bulletins d'entreprise du 14 mai

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