L'UBS et les évadés fiscaux : Une banque accueillante03/05/20122012Journal/medias/journalnumero/images/2012/05/une2283.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

L'UBS et les évadés fiscaux : Une banque accueillante

L'UBS (Union des banques suisses) est accusée, une fois de plus, d'avoir très activement favorisé la fraude fiscale de gros clients par des procédés totalement illégaux. Un journaliste de La Croix vient de publier un livre accusateur à ce sujet, intitulé Les 600 milliards qui manquent à la France.

À vrai dire, l'UBS ne serait pas responsable à elle seule des 600 milliards manquants, mais seulement, selon l'auteur, « d'un vingtième du volume global de l'évasion fiscale à partir de la France vers l'ensemble des paradis fiscaux, et pas seulement vers la Suisse ». Le montant total, 590 milliards exactement, se répartirait entre 220 milliards appartenant aux Français les plus riches et le reste aux entreprises. Le rythme de l'évasion fiscale serait de 2,5 milliards d'euros par an et, pour sa part, UBS aurait soustrait 85 millions d'euros annuellement au fisc français, encore peu de chose somme toute par rapport au total.

Pour parvenir à ses fins, l'UBS entretiendrait en France 120 chargés d'affaires dont le rôle serait d'entrer en contact avec des personnalités richissimes (parfois en organisant des événements mondains) pour les persuader de placer leur argent à l'UBS, de façon illicite.

Pour n'être pas repérés, ces agents utiliseraient des procédés à la James Bond, comme des « fichiers vache » et des « carnets du lait », la vache à lait étant en l'occurrence le fisc français et en deuxième ligne l'ensemble de la population payant à la place des fraudeurs.

Un porte-parole de l'UBS proteste de l'honnêteté de la banque et déclare que l'établissement se réserve le droit de porter plainte contre l'auteur. Pourtant il faut rappeler que l'UBS a déjà été accusée il y a quelques années par le fisc des États-Unis d'avoir accueilli illégalement plus de 50 000 contribuables américains, dont 7 500 ont été obligés de reconnaître leur « évasion ». Les États-Unis ont fait partiellement plier l'UBS en menaçant la banque de lui interdire toute activité sur leur territoire. L'UBS, après condamnation par un tribunal, a dû payer une amende de 780 millions de dollars. Une enquête a également été lancée en Allemagne.

L'Union européenne, elle, estime la fraude fiscale, bien au-delà de la seule UBS, à environ 2 à 2,5 % du PIB de l'ensemble des pays européens. Cela se traduirait pour la France par un montant de l'ordre de 40 à 50 milliards d'euros annuels.

Devant ce scandale, le parquet a été saisi. Et que fait-il ? Rien !

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