Face à la hausse des prix : 1 700 euros par mois, c'est un minimum03/05/20122012Journal/medias/journalnumero/images/2012/05/une2283.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Face à la hausse des prix : 1 700 euros par mois, c'est un minimum

Près de deux personnes sur trois s'imposent des restrictions dans leurs dépenses, et une sur deux estime que ses conditions de vie se sont dégradées au cours de ces dix dernières années : voilà ce qui ressort d'une étude menée par le Credoc, un organisme analysant les conditions de vie de la population.

Les chiffres de l'Insee affirmant que le pouvoir d'achat moyen des Français a progressé en moyenne de 1, 32 % par an depuis cinq ans sont contredits quotidiennement quand on fait ses courses ou son plein de carburant. Certains produits que l'on n'achète pas tous les jours, tels les téléviseurs, ont certes diminué. En revanche les prix des produits alimentaires, de l'énergie, de l'eau, des loyers, etc., ainsi que le coût des dépenses de santé ont grimpé en flèche, absorbant la quasi-totalité des revenus modestes.

Ainsi, les 10 % des personnes les plus pauvres consacrent près des neuf dixièmes de leurs ressources aux dépenses contraintes que sont le logement, l'électricité, l'eau, etc., et aux dépenses incontournables comme la nourriture, les transports ou la santé, tandis que ces postes ne comptent que pour deux tiers dans le budget des 10 % des plus riches. Et comme les salaires les plus bas stagnent tandis que les prix flambent, de plus en plus de personnes sont obligées de se priver sur l'essentiel, la nourriture ou les soins, si elles veulent boucler leur budget. Et encore, dans certains cas, cela ne leur est même plus possible.

Face à cette situation, que proposent les deux candidats à la présidence de la République ? Les résultats de Sarkozy parlent d'eux-mêmes. Lui qui promettait en 2007 d'être « le président du pouvoir d'achat » a accru le nombre de pauvres dans le pays et, si jamais il est réélu, il n'envisage pas de donner le moindre coup de pouce au smic, permettant de limiter, sinon de compenser, la perte de pouvoir d'achat. Et sur les salaires il ne dit rien si ce n'est d'intégrer dans le salaire la prime pour l'emploi, jusque-là perçue avec un décalage d'un an, ce qui ne changera rien.

Hollande, lui, ne propose que quelques vagues mesures, pour la plupart non chiffrées, visant à diminuer les dépenses contraintes, telles que l'encadrement des loyers, la tarification progressive de l'eau, de l'électricité et du gaz, le blocage, mais pour trois mois seulement, du prix des carburants, ou l'augmentation de 25 % de la prime de rentrée scolaire. Mais tout cela ne servira à rien si les prix continuent de grimper. Or il se garde bien de parler d'une hausse des salaires, à commencer par celle du smic qu'il envisage de lier à la croissance : le smic augmenterait de 0,5 % chaque fois que la croissance prendrait 1 %. Etant donné l'approfondissement de la crise, la revalorisation des salaires telle que la conçoit Hollande n'est pas pour demain !

S'ils ne veulent pas voir se dégrader encore plus leurs conditions de vie, les travailleurs ne devront compter que sur eux-mêmes. Il leur faudra imposer qu'il n'y ait pas de salaires inférieurs à 1 700 euros net et une échelle mobile des salaires qui les indexerait sur les hausses de prix.

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