Stages en entreprise26/04/20122012Journal/medias/journalnumero/images/2012/04/une2282.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Stages en entreprise

Depuis quelques années, le gouvernement met en place de nouveaux contrats qui permettent aux entreprises d'embaucher des chômeurs sans rien débourser, ces derniers continuant à toucher leurs allocations chômage.

Ainsi, en 2009, 80 000 chômeurs ont effectué une Évaluation en milieu de travail préalable au recrutement (EMTPR), soit 40 heures maximum en cinq jours chez des patrons déclarant vouloir recruter un salarié. 30 000 autres, toujours en 2009, ont eu un contrat Évaluation en milieu de travail (EMT) d'une durée maximum de 80 heures, mais qui, mieux encore, ne s'adresse pas à des employeurs qui recrutent. Le patron peut être indemnisé de deux euros par heure, car il permet en quelque sorte à un demandeur d'emploi de faire un stage de découverte du métier !

Il existe aussi pour les patrons qui souhaitent embaucher, mais qui « découvrent » des lacunes dans la formation de la personne, la possibilité de lui faire faire un stage de formation dans l'entreprise d'une durée de 450 heures, soit quatre mois maximum. Pour cette formation, le patron touche une petite compensation. Disons plus clairement que le salarié travaille quatre mois à la charge de l'Assedic dans l'entreprise, et c'est son patron qui touche de l'argent. Il existe néanmoins une toute petite obligation pour l'employeur, qui pourrait faire sourire, celle de ne pas effectuer de licenciements économiques pendant cette période. Si l'employé ne convient toujours pas après sa formation, ce dont seul le patron est juge, l'embauche n'a pas lieu.

La même chose existe avec une formation en Centre de formation pour lequel 30 % maximum des heures peuvent être effectuées en entreprise. Il faut se souvenir que, en période de plein emploi, les salariés étaient formés sur le tas en étant payés par leur patron, et que ces derniers faisaient tout de même des profits ! Avec la crise, les patrons profitent de l'ampleur du chômage pour imposer l'inacceptable aux chômeurs avec l'accord du gouvernement.

Permettre ainsi des embauches gratuites est un comble pour qui prétend lutter contre le chômage. Ces pratiques desservent l'ensemble du monde du travail, et pas seulement les chômeurs, car elles participent à tirer les salaires vers le bas et augmentent l'exploitation. En tout cas, avec ces contrats, les jeunes ou moins jeunes apprennent, s'ils ne le savaient déjà, le sens de ce dernier mot.

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