Jeudi 22 mars, une grève a éclaté spontanément dans le secteur Autoparts de l'usine SKF, en réaction à un changement d'horaires qui entraînerait une perte de l'ordre de 250 euros pour les ouvriers concernés.

À Autoparts, secteur très rentable où est réalisé l'emballage de courroies et de roulements, 59 ouvriers travaillent en équipes de 2x8 ou en normale. Arguant d'une baisse de commandes liée à la perte d'un client, la direction envisageait de supprimer les équipes et de faire travailler tout le monde en normale à partir du mois de mai.

Mais finalement, l'activité s'avérant plus importante que prévue, la direction annonçait le 21 mars qu'une petite dizaine d'ouvriers pourraient rester en équipe et qu'ils pourraient donc continuer à percevoir les primes liées à cet horaire, soit environ 250 euros par mois. Il n'en a pas fallu plus pour que tous ceux qui se sentaient lésés se mettent en grève, entraînant des travailleurs qui, sous la pression, s'étaient déjà engagés à accepter le changement d'horaire.

Dès 6 heures du matin, les grévistes ont fait la tournée des ateliers voisins, rejoints par quelques travailleurs solidaires de leur revendication. Dans le secteur des BTU, où le mécontentement est grand, la majorité des ouvriers ont suivi.

Le mouvement, qui a duré deux jours, a concerné une trentaine de grévistes des deux équipes d'Autoparts. Vendredi 23 mars, la direction a partiellement reculé en s'engageant à revoir certains coefficients très bas dans le secteur et à réviser le passage en normale de plusieurs ouvriers qui y avaient précédemment donné leur accord.

La crainte du chômage, certes, pèse sur le moral des travailleurs. Mais pas au point d'accepter qu'en plus les patrons diminuent les salaires.