Sanofi - Vitry-sur-Seine (Val-de-Marne) Amiante : Sanofi est responsable29/03/20122012Journal/medias/journalnumero/images/2012/03/une2278.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

Sanofi - Vitry-sur-Seine (Val-de-Marne) Amiante : Sanofi est responsable

Une audience très médiatisée s'est tenue jeudi 15 mars au tribunal des affaires de Sécurité sociale de Créteil, dans le Val-de-Marne. Sanofi Chimie était mis une nouvelle fois en cause par la famille d'un salarié de l'usine de Vitry-sur-Seine décédé d'un cancer bronchopulmonaire consécutif à l'exposition aux poussières d'amiante.

À ce jour, et selon le syndicat CGT retraités de l'établissement de Vitry, ce sont quatre-vingts salariés de cette usine qui ont contracté une pathologie liée à l'amiante depuis 1975. Trente d'entre eux en sont morts, ces maladies se déclarant dans la quasi-totalité des cas au moment de la retraite.

À un journaliste de FR3 qui lui demandait « Comment expliquez-vous autant de cas dans une usine qui fabriquait des produits pharmaceutiques et n'utilisait pas à proprement parler l'amiante ? » un militant de la CGT, retraité, a répondu : « Cela est dû essentiellement à l'usage de l'amiante pendant des décennies pour calorifuger les installations, et notamment les tuyauteries amenant la vapeur dans toute l'usine à partir de la chaufferie », précisant : « Ce qui explique que presque tous les secteurs et métiers soient touchés, avec un pic pour les travailleurs de la chaufferie. »

Lors des six procès précédents concernant l'amiante dans cette usine, Sanofi Chimie a toujours été condamné, c'est-à-dire que sa faute inexcusable a été prononcée et que des indemnités ont été fixées pour les victimes ou leurs ayants droit. Mais, systématiquement, la direction de l'entreprise se refuse à assumer sa responsabilité, tant morale que financière, et plaide « l'inopposabilité » de la décision du tribunal. Elle s'appuie sur une faute de procédure commise par la Caisse primaire d'assurance maladie (CPAM) lors de l'enquête menée au moment de la reconnaissance de la maladie professionnelle. Cette fois encore, la direction obtiendra très probablement une décision favorable, sous prétexte que la CPAM du Val-de-Marne a adressé son courrier à Sanofi Recherche et Développement au lieu de Sanofi Chimie. La direction s'est contentée de retourner le courrier en mentionnant que ce n'était pas elle qui était concernée... sans bien sûr préciser que cela concernait Sanofi Chimie, présent sur le même site, au numéro d'à côté !

Quant à la CPAM le moins que l'on puisse dire est qu'elle n'a jamais fait d'efforts particuliers pour respecter scrupuleusement la procédure (c'est en effet la troisième fois que ce motif est invoqué) et éviter ainsi que ce soit la branche Accidents du travail-maladies professionnelles de la Sécurité sociale qui indemnise les fautes de l'employeur en lieu et place de celui-ci.

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