Samedi 24 mars à Paris : Pour le droit à mourir dans la dignité29/03/20122012Journal/medias/journalnumero/images/2012/03/une2278.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Samedi 24 mars à Paris : Pour le droit à mourir dans la dignité

Samedi 24 mars, les militants de l'Association pour le Droit à Mourir dans la Dignité (ADMD) se sont rassemblés à Paris pour une marche puis un meeting au Cirque d'Hiver. Ils avaient convié les candidats à l'élection présidentielle à venir y présenter leurs propositions sur la fin de vie. Notre camarade Marc Peschanski, directeur de l'Institut des cellules souches, y a représenté Nathalie Arthaud.

Voilà maintenant trente ans que les militants de l'ADMD revendiquent ce qu'ils nomment à juste titre « notre ultime liberté ». Ils militent pour qu'une loi la légalise et « permette à chaque citoyen, en conscience, de pouvoir bénéficier d'une aide active à mourir lorsqu'il juge que sa propre vie n'est plus que survie, douloureuse. »

Marc Peschanski a apporté le soutien de Nathalie Arthaud au combat de l'ADMD, affirmé son engagement pour le droit à la dignité humaine, le droit de choisir son existence d'un bout à l'autre de la vie, et donc le droit de mourir dans la dignité.

Mais, a-t-il ajouté, quel peut être le choix d'une fin de vie digne quand les soins palliatifs subissent les coupes budgétaires, quand le handicap et la maladie chronique ne sont pas, et de très loin, pris en charge comme il conviendrait, quand on entasse des malades dans des hôpitaux surchargés et que l'on stocke des personnes âgées dans des maisons de retraite aux moyens insuffisants et au personnel débordé ?

Plus généralement encore, quel choix d'une vie digne quand chaque jour un millier de personnes perdent leur emploi, que d'autres triment pour des salaires insuffisants, que le niveau des retraites et des minima sociaux est indigne et qu'on prive des jeunes de tout espoir d'une vie meilleure ? Et puis, quel choix d'une vie digne pour le milliard d'individus qui, par-delà nos frontières, ne peuvent se nourrir convenablement et souffrent de maladies d'un autre âge que l'on sait pourtant parfaitement soigner ?

La science en général et la médecine en particulier n'ont jamais offert autant de possibilités de vivre dignement. L'humanité n'a jamais été aussi riche. Les moyens existent pour que chacun ait tous les choix. Mais ces moyens sont confisqués par une poignée d'individus au mépris de la dignité de la vie de la quasi-totalité de l'humanité et il faudra bien plus qu'une loi pour que chacun puisse en bénéficier. Pour pouvoir mourir dans la dignité, il faudra d'abord imposer celui de vivre dans la dignité.

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