Salaires : Jean-Luc Mélenchon et le smic29/03/20122012Journal/medias/journalnumero/images/2012/03/une2278.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Salaires : Jean-Luc Mélenchon et le smic

Dans une interview récente du journal Les Échos, Jean-Luc Mélenchon a voulu démontrer, ainsi que le dit le titre de l'article, « Pourquoi les investisseurs n'ont aucune raison d'avoir peur de [son] programme ».

Pour répondre au risque de « fuite des entrepreneurs » si ses propositions étaient appliquées, le candidat du Front de Gauche a voulu rassurer les patrons qui seraient confrontés à la hausse du smic à 1 700 euros qu'il promet. En fait, a précisé Mélenchon, le smic n'atteindrait les 1 700 euros net que « en fin de législature », dans cinq ans donc. Et surtout, la mesure ne concernerait que quelques secteurs de l'économie « non exposés à la concurrence internationale », les services à la personne, la restauration rapide ou le bâtiment, par définition non délocalisables.

Mais qu'en serait-il pour les très bas salaires dans les autres branches ? Mélenchon balaie par avance l'objection en estimant que, dans l'industrie, « la part des salaires au smic est résiduelle ». Les trop nombreux « résidus », intérimaires, jeunes en contrat de qualification ou en CDD, embauchés à temps partiels, salariés d'innombrables petites ou moyennes usines du Nord ou de la Creuse, employés de la grande distribution payés 30 heures mais présents 50... apprécieront d'être ainsi évacués. Plus de 2,3 millions de salariés, en effet, sans compter ceux de la fonction publique, où le salaire d'embauche en est en général proche, sont rémunérés officiellement au smic.

Pour tous ces salariés, la mesure d'urgence consisterait en un rattrapage immédiat d'au moins 300 euros par mois, ne serait-ce que pour compenser la perte de pouvoir d'achat subie ces dernières années. Ensuite, contre l'inflation, l'indexation automatique des salaires sur les prix serait indispensable.

Augmenter le smic, oui, mais tout de suite, et ne pas reperdre aussitôt cette hausse : voilà un objectif qu'il faudra rappeler au vainqueur du deuxième tour et imposer au patronat par des luttes qui lui donnent de bonnes raisons d'avoir peur.

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