Les impôts sous le quinquennat de Sarkozy : Baisse pour les riches, hausse pour les pauvres29/03/20122012Journal/medias/journalnumero/images/2012/03/une2278.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Les impôts sous le quinquennat de Sarkozy : Baisse pour les riches, hausse pour les pauvres

Sarkozy s'était engagé à ce qu'il n'y ait aucune hausse des impôts. Durant son mandat, si les rentrées fiscales sont globalement restées les mêmes, en revanche, il y a eu une redistribution des prélèvements obligatoires : les riches paient moins d'impôts tandis que les classes populaires en paient plus. En outre, la loi Tepa (Travail, emploi et pouvoir d'achat) votée en 2007 et censée protéger les travailleurs, a creusé encore plus les inégalités. Un rapport publié par le syndicat SNUI-Sud Trésor donne des exemples de cette injustice fiscale.

Ainsi, le gouvernement a fait mine de taxer les riches, en relevant la dernière tranche de l'impôt sur le revenu, passée de 40 à 41 %. Mais cela reste très marginal, ne touchant qu'une petite minorité de personnes, et devrait être provisoire. De même, il a supprimé en 2011 le bouclier fiscal, très impopulaire. Mais comme, en contrepartie, il a baissé l'impôt sur la fortune, les plus riches ont finalement gagné à ce changement : ainsi, les foyers fiscaux assujettis à l'ISF vont y gagner en moyenne 400 000 euros, et ceux qui, en même temps, bénéficiaient du bouclier fiscal, se tireront quand même de cette réforme avec un gain net de 36 000 euros !

D'autres cadeaux fiscaux ont aussi été faits aux plus riches. Avec la baisse de la fiscalité sur la transmission du patrimoine, par exemple, un couple avec deux enfants peut leur transmettre jusqu'à 600 000 euros sans payer d'impôts. Les rentrées dues à l'imposition des entreprises ont diminué, et plus celles-ci sont importantes, moins elles paient : celles du CAC40 ne sont imposées qu'à 8 % de leurs bénéfices, tandis que les PME le sont à 30 %. À cela s'ajoutent toutes les niches fiscales (au sens large) dont bénéficient les plus aisés, dont le montant total équivaut aux rentrées de la TVA !

Pour payer ces cadeaux faits aux riches, le gouvernement a mis les plus pauvres à contribution à travers une série de mesures qui, mises bout à bout, grèvent lourdement leur budget. Ainsi, le gel du barème de l'impôt sur le revenu va se traduire par une augmentation générale pour l'ensemble des contribuables, qui peut être très importante s'ils passent dans une tranche supérieure. De plus, entre 100 000 et 200 000 personnes, qui ne payaient pas d'impôt à cause de la faiblesse de leurs revenus, vont devoir le faire. À cela s'ajoutent le durcissement des conditions pour avoir droit à la demi-part accordée aux parents élevant seuls leurs enfants ou aux nouveaux mariés, l'imposition de 50 % des indemnités journalières en cas de maladie, etc. Ces mesures sont d'autant plus pénalisantes qu'elles font perdre des exonérations, des dégrèvements ou des allocations liés au fait de ne pas être imposable, notamment en ce qui concerne la taxe d'habitation ou l'aide au logement.

La hausse la plus inégalitaire résulte de l'augmentation de la TVA, cet impôt indirect qui touche tout le monde, même ceux qui sont aux minima sociaux. Les classes populaires consacrant la quasi-totalité de leurs ressources à la consommation, la TVA frappe proportionnellement davantage les plus pauvres : elle représente 8,1 % de leurs revenus, contre seulement 3,4 % pour les plus riches.

Et Sarkozy serait tout à coup devenu « le candidat du peuple » ?

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