Dassault-Aviation : Un patron qui peut et doit payer29/03/20122012Journal/medias/journalnumero/images/2012/03/une2278.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

Dassault-Aviation : Un patron qui peut et doit payer

Au conseil d'administration de Dassault-Aviation, qui s'est déroulé le mercredi 21 mars, quelque 800 travailleurs des usines d'Argenteuil, Argonnay, Mérignac, Martignas et Biarrritz s'étaient invités. Ils ont profité de l'occasion pour converger à Saint-Cloud, siège de la société, et rappeler aux actionnaires que s'ils étaient là pour se partager la galette, celle-ci était avant tout le fruit de l'activité de quelques milliers de travailleurs, qu'ils soient de Dassault ou sous-traitants et intérimaires.

C'est au cri « Pas de pognon, pas d'avions » qu'ils ont manifesté. Car la galette est belle : 407 millions d'euros de bénéfice (+10 %) et une trésorerie supérieure à 3,2 milliards. La direction générale, autant dire Dassault, n'a pourtant accordé que 1 % d'augmentation de salaire pour 2012. La même chose dure depuis des années, avec même quelques années à 0 %. Des débrayages touchent donc pratiquement tous les établissements depuis les négociations annuelles obligatoires de fin 2011, à l'appel des syndicats CGT, CFDT et FO. Dassault prétend qu'il reverse une participation non négligeable, mais ce qui est vrai est surtout que ses profits sont croissants, et que le quasi-blocage des salaires y est pour quelque chose. Alors, ce que les travailleurs veulent, c'est un salaire garanti et suffisant tous les mois. La CGT revendique 10 % d'augmentation.

La direction générale souligne qu'elle n'a réussi à augmenter ses bénéfices que du fait de sa participation dans Thales. Mais c'est justement en puisant dans son trésor de guerre, la trésorerie, qu'elle s'est offert il y a maintenant quatre ans ce petit cadeau, payé là encore avec l'argent prélevé sur notre travail au cours des années précédentes ; une opération financière qui de plus est favorisée par Sarkozy, qui entretient les meilleures relations avec la famille Dassault, comme c'est de tradition depuis des décennies entre celle-ci et tous les dirigeants qui se sont succédé au pouvoir.

Et chacun sait que les perspectives de ventes à venir dans le civil comme dans le militaire, quoi que l'on puisse en penser par ailleurs, sont au beau fixe. Les actionnaires en salivent d'ailleurs déjà. Alors, les travailleurs sont bien décidés à ne pas être les dindons de la farce.

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