C'est l'Insee qui le dit : Les grands capitalistes sont au pouvoir29/03/20122012Journal/medias/journalnumero/images/2012/03/une2278.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

C'est l'Insee qui le dit : Les grands capitalistes sont au pouvoir

L'Insee a publié lundi 26 mars sa dernière étude sur la structure économique de la France, la taille des entreprises, leurs poids relatifs dans l'emploi, la production, etc. Se fondant désormais plus sur la réalité des entreprises que sur leur forme juridique, l'Institut démontre que 200 groupes de plus de 5 000 salariés dominent l'économie du pays, employant 28 % des travailleurs, produisant plus du tiers de la valeur ajoutée, comptant pour plus de la moitié dans les exportations.

Et encore l'Insee ne peut tenir compte du fait que les sous-traitants de ces groupes en sont entièrement dépendants, que depuis des décennies les grandes entreprises ont externalisé tout ce qui pouvait l'être et qu'en conséquence le périmètre de ces grands groupes est encore plus grand que ce disent ces statistiques.

Leur nombre aussi est encore plus restreint ! Par exemple, un procès est en cours pour déterminer si l'Association Familiale Mulliez, propriétaire d'Auchan, de Leroy Merlin, de Saint Maclou et de vingt autres sociétés, constitue un seul groupe. Les tribunaux le diront pour ce qui concerne le droit, mais pour ce qui regarde l'économie réelle et le poids de la famille Mulliez dans la vie du pays, la réponse est évidente.

Dans le secteur de l'armement, le groupe Dassault, étroitement lié à l'État, détient 25 % des actions du groupe Thalès (électronique militaire) lequel possède le tiers des actions de la DCNS (arsenaux de marine). Le poids de Dassault y est forcément prépondérant.

Enfin nombre de groupes sont interdépendants, ne serait-ce que du fait de la petite poignée de grandes banques représentées dans tous les conseils d'administration.

S'il n'y avait qu'une conséquence à tirer de l'étude de l'Insee, ce serait que l'emploi d'une énorme partie des salariés du privé est dans les mains, directement ou indirectement, d'un petit nombre de groupes capitalistes puissants.

Un soi-disant bon sens oppose à l'idée de l'interdiction des licenciements l'exemple de l'artisan boulanger au bord de la faillite qui doit se séparer, le coeur gros, de son commis. Mais on voit qu'interdire les licenciements serait avant tout obliger les grands capitalistes à prendre sur leur fortune pour assurer un emploi aux travailleurs. Ce sont essentiellement les grandes entreprises qui, directement ou indirectement, ont mis quatre millions de travailleurs au chômage et autant au régime du travail précaire. Et c'est après, et à cause de ces suppressions d'emplois et de cette baisse du niveau de vie, que des commerçants, petits entrepreneurs et artisans qui travaillent dans les quartiers populaires, sont menacés et leurs salariés avec eux.

Alors, pour défendre le droit à la vie des travailleurs, interdire les licenciements est une toute première urgence.

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