Une usine Renault à Tanger : Face au même patron, il faut la même réponse16/02/20122012Journal/medias/journalnumero/images/2012/02/une2272.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Une usine Renault à Tanger : Face au même patron, il faut la même réponse

Le 9 février a eu lieu l'inauguration par Carlos Ghosn, le PDG de Renault et de Nissan, en présence du roi du Maroc, de l'usine Dacia (filiale du groupe) construite à Tanger.

Pour cette usine neuve, Renault a bénéficié de la part de l'État marocain d'une aide à hauteur de 10 % de son investissement total, d'exonération totale d'impôts pour les cinq premières années et d'un taux d'imposition très préférentiel de 8,75 % au lieu de 35 % sur les vingt années suivantes. Tout cela sans compter les multiples avantages que pourront lui apporter les infrastructures du port de Tanger. En contrepartie Renault doit embaucher jusqu'à un effectif de 6 000 ouvriers, mais c'est encore l'État marocain qui prend en charge intégralement leur formation. Moyennant quoi Renault compte leur verser un salaire équivalant à 250 euros par mois !

Les commentateurs n'ont pas manqué pour se scandaliser du fait que Renault fasse fabriquer des voitures à l'étranger, alors qu'en France même des usines du groupe tournent au ralenti. Mais la solution n'est pas de chercher à opposer des travailleurs les uns aux autres. Ce ne sont pas les travailleurs de cette usine, qui vient juste de démarrer, qui sont responsables de la baisse des effectifs et de l'aggravation des conditions de travail dans toutes les usines du groupe.

Maintenant, au Maroc, comme depuis plus longtemps en France et dans bien d'autres pays, Renault ne cesse de rechercher par tous les moyens à produire encore plus, avec toujours moins de travailleurs.

Que des ouvriers du Maroc aient désormais du travail dans une usine Renault, c'est tant mieux. En revanche ce qui est véritablement scandaleux, ce sont les salaires que Renault voudrait leur imposer et qui, aux dires mêmes de travailleurs marocains, ne permettent même pas de vivre dans une ville aussi chère que Tanger. Heureusement, il n'est pas dit que les travailleurs de cette usine accepteront de telles conditions. Après tout, Renault avait également décidé que les travailleurs de Dacia en Roumanie se contenteraient de 280 euros, avant de devoir céder, suite à leur grève, 60 % d'augmentation de salaire.

De la France au Maroc et à la Roumanie, les travailleurs ont à faire face au même patron et à la même politique, et ils ne peuvent leur donner qu'une même réponse : la lutte.

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