Spéculation sur l'électricité : Des électrons cinquante fois plus chers16/02/20122012Journal/medias/journalnumero/images/2012/02/une2272.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Spéculation sur l'électricité : Des électrons cinquante fois plus chers

Depuis la libéralisation du marché de l'électricité, à l'échelle européenne, diverses Bourses d'achat et de vente du courant électrique sont apparues, à Londres (pour EDF), Leipzig, Amsterdam, Oslo...

On y pratique le commerce de l'électricité, en particulier entre pays voisins, qui sont alternativement acheteurs et vendeurs (et quelquefois les deux en même temps). Ainsi la France fait ce genre d'échange avec tous les pays limitrophes.

Bien entendu, il en va de l'électricité comme de tous les autres produits, charbon, pétrole, gaz, minerais, céréales, etc. les prix s'établissent en fonction de l'offre et de la demande, autrement dit en favorisant une activité spéculative. Avec cette circonstance aggravante pour l'électricité que, celle-ci ne se stockant pas, il faut fournir à chaque seconde la quantité demandée, et que la « volatilité » des prix peut par conséquent être phénoménale.

En temps normal, c'est-à-dire quand il ne fait pas particulièrement froid et que la demande est faible, le mégawattheure (MWh) se négocie autour de 40 à 50 euros, basé sur le tarif relativement bas du nucléaire en ce qui concerne la France. En revanche, quand il y a une vague de froid, comme ces derniers jours, la consommation augmente, la production a du mal à suivre, on demande à certains consommateurs de limiter voire d'arrêter leur consommation, et les prix négociés atteignent alors des sommets.

Ainsi le 8 février la valeur moyenne a été de 368 euros le MWh durant la journée. Mais entre 10 h et 11 h on a même atteint 1 938 euros, soit cinquante fois plus que le cours ordinaire. Le record toutefois avait été établi en octobre 2009, avec environ 3 000 euros le MWh, attribué à l'époque à un mauvais fonctionnement de la Bourse d'échange.

Les échanges entre pays voisins, entre fournisseurs et consommateurs, sont évidemment normaux. Mais pourquoi ne pourraient-ils pas se faire, comme cela s'est pratiqué pendant longtemps, sur des bases concertées, avec des tarifs fixés à l'avance ?

Il est vrai que le mouvement naturel des électrons est agité, mais au moins il obéit aux lois de la physique. Les variations spéculatives des prix, par contre, n'obéissent à aucune logique et ne font que refléter à leur manière la démence de l'organisation sociale.

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