Présidentielle et temps de parole : Et ils appellent ça la « démocratie »...16/02/20122012Journal/medias/journalnumero/images/2012/02/une2272.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Présidentielle et temps de parole : Et ils appellent ça la « démocratie »...

Les dirigeants de neuf chaînes de télévision et de radio viennent d'adresser une lettre ouverte au président du Conseil constitutionnel pour protester contre la règle dite de la « stricte égalité du temps de parole » des candidats à l'élection présidentielle.

Il s'agit d'une nouvelle étape dans l'offensive que mènent sur ce thème, depuis des semaines, les directions de certains grands médias et des journalistes parmi les plus en vue. Car il faut un certain toupet pour affirmer dans cette lettre ouverte que « nous (les dirigeants de l'audiovisuel signataires) souscrivons à la règle de l'égalité du temps de parole, que nous nous efforçons d'appliquer le plus rigoureusement possible ».

En fait d'« égalité », on constate, en se rapportant au Conseil supérieur de l'audiovisuel qui a comptabilisé pour janvier le temps d'antenne global de chaque candidat, que celle de Lutte Ouvrière, Nathalie Arthaud, avec 1 heure 41, a eu droit à... 61 fois moins de temps d'antenne que Sarkozy (d'ailleurs même pas encore officiellement déclaré), 43 fois moins que Hollande, 15 fois moins que Bayrou, 12 fois moins que Marine Le Pen.

On le voit, les grands médias s'arrangent déjà depuis des semaines pour faire que, si tous les candidats sont censés être égaux, certains le sont, et de très loin, bien plus que d'autres. En tout cas, ils font tout pour qu'il en soit ainsi. Dans leur « lettre ouverte », ces patrons de télés et de radios relèvent d'ailleurs au passage que, la presse écrite et l'internet n'étant même pas tenus par la loi à respecter un semblant d'égalité entre candidats, cela devrait être la règle pour tous les médias.

Pour ces gens-là, c'est bien déjà assez que l'on consulte de temps en temps le bon peuple. Alors, dès avant l'élection, on doit réduire au maximum sa liberté de choix puisque, au second tour, il n'aura le choix, si l'on peut dire, qu'entre deux personnages que le système en place a de longue date présélectionnés pour le servir.

N'en déplaise à ceux des médias qui, pour reprendre le titre d'un très bon film sur la question, se comportent en « chiens de garde » du système capitaliste et de sa démocratie de façade, la meilleure réponse à leur faire sera, malgré leur censure de fait, de voter et faire voter pour Nathalie Arthaud.

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