Blanche-Porte - Tourcoing (Nord) : Moins d'emplois pour plus de travail16/02/20122012Journal/medias/journalnumero/images/2012/02/une2272.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

Blanche-Porte - Tourcoing (Nord) : Moins d'emplois pour plus de travail

À Blanche-Porte, entreprise de vente par correspondance qui appartient au groupe 3 Suisses international, plus d'une centaine de salariés ont débrayé jeudi 9 février contre le « plan de modernisation » de la direction.

La direction projette de fusionner les services de ses différentes enseignes, et ainsi de gagner en rentabilité. Les services de logistique (prélèvement et emballage des colis) seraient regroupés sur un nouveau site, une « délocalisation »... à 15 km de Tourcoing. À la Logistique, 1 600 personnes sont concernées par ce déménagement, mais seulement 1 300 postes sont proposés sur le nouveau site, soit 300 postes en moins, sans licenciement annoncé. En fait, la direction table sur le découragement que provoqueront la très mauvaise desserte en transports en commun, le passage en équipes pour tous les salariés de la Logistique et l'obligation nouvelle de travailler le samedi. Elle compte donc sur les départs « volontaires », qui n'auraient de volontaire que le nom.

En effet, pourquoi accepter de dégrader sa santé en venant travailler le matin à 6 heures ou finir à 21 heures ? Comment faire quand on élève seule ses enfants avec de tels horaires ? Comment faire sans permis, ni voiture ? Pourquoi passer son samedi à l'usine pour emballer des colis ? Rien ne le justifie, si ce n'est d'accroître encore les profits. Ce ne sont pas les maigres indemnités accordées qui compenseront ces dégradations. La direction a tout fait pour diviser, calculant, selon les enseignes, selon la distance à parcourir et le service auquel appartiennent les salariés, des indemnités variant de 12 000 à... 0 euro !

D'autres débrayages avaient marqué les réunions entre syndicats et direction. Celui du jeudi 9 février a été provoqué, entre autres, par les propos d'un des responsables de 3 Suisses international face aux délégués syndicaux : « Si nous n'obtenons pas rapidement d'avis du Comité d'entreprise sur le plan, nous fermerons Blanche-Porte », sous-entendu, un chantage de voyou : tout le monde jeté à la rue, si les syndicats font traîner la procédure !

Voilà comment les actionnaires de ce groupe que sont les familles capitalistes Otto et Mulliez (troisième fortune respectivement d'Allemagne et de France), riches à milliards, suppriment des emplois et continuent d'augmenter leurs profits : en poussant à la porte des travailleurs et en dégradant les conditions de ceux qui restent.

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