Les députés avaient déjà voté que le poids total en charge des camions pourrait passer progressivement, suivant le type de fret, de 40 à 44 tonnes. Cette augmentation de 10 % du tonnage transporté par véhicule, et donc par salarié, correspond à une augmentation de 10 % de la productivité du travail et des profits.

Comme des camions plus lourds détériorent plus vite et plus gravement les routes, les députés avaient proposé que ces camions soient dotés de six essieux, de façon à répartir la charge. Ce à quoi les porte-parole des transporteurs, c'est-à-dire les plus gros d'entre eux, ont répondu en substance et avec une franchise désarmante que « oui, bien sûr, mais on y gagnera moins, car les essieux, c'est nous qui les payons, tandis que les routes c'est tout le monde ».

Argument imparable. Les députés ont donc voté, dans la nuit du 31 janvier, pour 44 tonnes et cinq essieux.

Et gloire au fric au plus haut d'essieu !