Temps de parole des candidats à l'élection présidentielle : Derrière l'équité, l'inégalité08/02/20122012Journal/medias/journalnumero/images/2012/02/une2271.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Temps de parole des candidats à l'élection présidentielle : Derrière l'équité, l'inégalité

Le 19 décembre 2011 le Conseil supérieur de l'audiovisuel (CSA) avait précisé les conditions dans lesquelles le temps de parole des candidats doit être distribué.

Du 1er janvier au 19 mars, les chaînes et les radios devront veiller à « l'équité »du temps de parole et du temps d'antenne des candidats déclarés et présumés à l'élection présidentielle.

Cette équité devra être évaluée selon plusieurs critères : la représentativité des candidats lors des dernières élections, dans les sondages, mais aussi le nombre de réunions publiques et la participation à des débats.

Mais, alors que Nathalie Arthaud a fait des dizaines de réunions publiques à travers tout le pays, son temps de parole et d'antenne à la télévision et à la radio n'a été que de 1 heure 41 minutes du 1er au 27 janvier, selon les chiffres du CSA lui-même. Dans le même temps on a eu droit à Sarkozy 87 heures, Hollande 61 heures, Bayrou 22 heures 30 et Marine Le Pen 16 heures 40. Le terme d'équité désignerait une justice naturelle basée sur les droits de chacun. Vus par les responsables des grands médias, ces droits sont à géométrie très variable.

Lors de la seconde période, du 20 mars (après la proclamation officielle des candidats ayant déposé les 500 signatures d'élus) et jusqu'au 9 avril, les médias devront respecter « l'égalité du temps de parole et l'équité (encore elle !) du temps d'antenne des candidats ».

Du 9 avril au 22 avril, les télévisions et les radios devraient respecter dans les émissions officielles l'égalité complète entre tous les candidats. Ces recommandations du CSA ont provoqué la colère de certains journalistes vedettes comme Jean-Michel Apathie (RTL et Canal Plus) et Patrick Cohen (France Inter et France 5). Tous deux se sont élevés contre le fait de devoir donner le même temps de parole à ceux qui ont quelque chance d'être présents au deuxième tour et aux « petits candidats ». Apathie allant même jusqu'à en appeler sur LCI « au viol de la loi durant un mois » et à une manifestation des journalistes pour le soutenir.

Ces prétendus faiseurs d'opinion ont une idée toute personnelle de la démocratie. Pour eux, les résultats sont acquis, avant même que les électeurs se soient prononcés. Et de là à décider qui a le droit de s'adresser aux électeurs et de défendre son programme, il y a un pas qu'ils franchissent allègrement.

Si notre candidate Nathalie Arthaud pourra dans cette campagne s'adresser plus largement aux travailleurs via les médias, ce sera tant mieux. Mais notre campagne sera aussi menée par des milliers de militants et sympathisants qui, dans tout le pays, vont déjà au contact de la population pour convaincre de voter pour notre candidate, mais aussi pour populariser le programme qui comptera pour les luttes à venir.

Partager