Roissy, Orly, Marseille... la grève contre la loi antigrève08/02/20122012Journal/medias/journalnumero/images/2012/02/une2271.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

Roissy, Orly, Marseille... la grève contre la loi antigrève

Air France a eu beau publier des chiffres trafiqués de vols prétendument assurés lundi 6 février, dès le lendemain, la compagnie a dû en rabattre. Sa direction reconnut alors avoir dû annuler des vols dans l'urgence et disait pouvoir assurer plus de 50 % de ses long-courriers. En clair, au moins la moitié d'entre eux ne pourraient pas décoller tant était massive la grève chez les pilotes.

Dans d'autres professions du transport aérien, la participation gréviste a été moins importante. Mais, fait notable, des travailleurs de toutes les professions du secteur, quels que soient les employeurs concernés, grandes compagnies, ADP (Aéroports de Paris), sous-traitants, se sont retrouvés au coude à coude dans la grève et les rassemblements contre la loi antigrève du gouvernement et du patronat.

À Roissy-Charles-de-Gaulle, après s'être regroupés devant le terminal F, un millier de grévistes ont manifesté au fil des aérogares, malgré un déploiement impressionnant de gardes mobiles et de policiers de la PAF (Police de l'air et des frontières). Des travailleurs de Citroën-Aulnay, venus en voisins distribuer un appel à manifester contre la menace de fermeture de leur usine, ont été accueillis et salués par les grévistes et les organisateurs du rassemblement. Nathalie Arthaud, candidate de Lutte Ouvrière à l'élection présidentielle, a aussi apporté son soutien aux grévistes de l'aérien (voir pages centrales).

À l'aéroport Orly-Ouest, où les grévistes d'ADP, les salariés d'Air France venus des ateliers, des hangars ou des aérogares, ainsi que les travailleurs de diverses entreprises de service aéroportuaires s'étaient retrouvés à plusieurs centaines, la police était sur les dents. Un jeune gréviste, tombé entre les mains de policiers, en a toutefois été sorti par l'intervention énergique de ses camarades. On a mieux compris les raisons de cette nervosité policière particulière quand les manifestants, que la police avait repoussés près du pavillon d'honneur de l'aéroport, y ont découvert la Garde républicaine en grande tenue. Bien sûr, ce n'était pas pour les accueillir, mais pour recevoir la chancelière Merkel à sa descente d'avion. Venue à Paris soutenir son copain Sarkozy, elle a inauguré son séjour en se faisant huer, puis avec un cortège officiel qui a dû filer par les pistes, toutes choses non prévues par le protocole.

À Marseille, où la mobilisation avait commencé quelques jours plus tôt, à Toulouse et à Nice, entre autres, de pareils rassemblements de grévistes ont également eu lieu.

C'est le 15 février que le Sénat doit, après l'Assemblée nationale, se prononcer. On verra ce que fera ce Sénat à majorité de gauche et dirigé par un Parti socialiste dont le candidat, Hollande, s'est bien gardé de prendre position contre cette loi antigrève.

Mais sans attendre, les grèves, manifestations et rassemblements qui ont déjà lieu contre cette atteinte au droit de grève sont une première réplique des travailleurs aux patrons et à leurs gouvernants.

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