Inculture et civilisation : Guéant le barbare08/02/20122012Journal/medias/journalnumero/images/2012/02/une2271.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Inculture et civilisation : Guéant le barbare

Le ministre de l'Intérieur Claude Guéant a donc déposé sa pensée hebdomadaire, toute fumante en ces temps de gel, devant un parterre d'étudiants d'extrême droite. « Toutes les civilisations ne se valent pas », a-t-il déclaré. Et il a enfoncé le clou les jours suivants, rejoint par Sarkozy, visant explicitement les immigrés, plus particulièrement ceux de culture musulmane, et certains des régimes politiques de leurs pays d'origine.

Pourtant lorsque Guéant, Sarkozy et les autres prétendus défenseurs de la civilisation et du droit des femmes se rendent en Arabie saoudite, ce n'est pas pour y exiger que celles-ci y obtiennent enfin le droit de vote ou le droit de quitter leurs linceuls noirs. Ils ne sont pas là non plus pour faire cesser la lapidation des femmes adultères, ils sont là pour vendre des armes ou des centrales nucléaires aux bourreaux en chef. Le droit des femmes est cher à Guéant, mais les profits des capitalistes lui sont plus chers encore !

Quant à la grandeur de la civilisation et des valeurs que défend le ministre de l'Intérieur, que vaut-elle, si elle se mesure à l'aune de peuples entiers mis en esclavage, si l'on oublie les deux guerres mondiales, tous les fascismes, l'extermination des populations juive et tsigane d'Europe et une litanie non encore achevée de guerres coloniales ? Et comment oublier que cette civilisation chère à Guéant fleurit sur la recherche permanente du profit, qui exige aujourd'hui que la majorité de la population soit conduite à la misère ?

Guéant lui-même, l'autoproclamé « civilisé », se fait une gloire de faire arrêter et expulser des familles entières pour le seul motif qu'elles sont misérables, sans défense et sans papiers. Guéant, défenseur de la culture, se fait une spécialité d'agiter les préjugés les plus éculés et de répandre le racisme, pour gagner des voix sur le Front national en chantant aux électeurs traditionnels de l'extrême droite les paroles qu'ils veulent entendre. Et il faut dire que le ministre de l'Intérieur entonne cette chanson-là avec un grand naturel...

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