Impôt sur le revenu : Le gouvernement met les pauvres à contribution08/02/20122012Journal/medias/journalnumero/images/2012/02/une2271.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Impôt sur le revenu : Le gouvernement met les pauvres à contribution

En recevant en septembre prochain leur troisième et dernier avis d'imposition, un grand nombre de contribuables vont avoir la mauvaise surprise de constater que leur impôt a augmenté. C'est la conséquence d'une disposition du deuxième plan de rigueur annoncé en novembre dernier par Fillon, qui a supprimé l'indexation des tranches du barème de l'impôt en fonction de l'inflation en 2012 et 2013. Derrière cette mesure d'apparence très technique, se cache une augmentation d'impôt bien réelle. Elle rapporterait à l'État en impôt supplémentaire 1,7 milliard d'euros en 2012 et 3,4 milliards en 2013.

Sont concernés les contribuables dont les revenus ont augmenté d'une année sur l'autre et qui changeront de tranche d'imposition. D'après un calcul du Syndicat national unitaire des impôts, les hausses d'impôt liées à cette mesure pourrait s'échelonner entre 1,3 % et 12,57 % selon les cas.

Sont concernés aussi des contribuables qui, les années précédentes, ne payaient pas d'impôt parce que la faiblesse de leurs revenus les rendait non-imposables. Tous ceux dont les revenus ont augmenté même de quelques euros et qui, de ce fait, franchiront le seuil qui déclenche l'imposition (5 963 euros de revenu imposable par part de quotient familial) deviendront automatiquement imposables en 2012. Même si la somme qu'ils auront à payer pourra paraître modique en valeur absolue, elle n'en pèsera pas moins lourdement sur leurs budgets.

Surtout, en devenant imposables, ils perdront du coup un certain nombre de droits attachés au statut de non-imposable : subventions diverses des collectivités locales en matière de transport ou de cantines scolaires par exemple et, pour les personnes âgées, exonération de la « contribution à l'audiovisuel public », de la taxe d'habitation et de la taxe foncière. Cela concernerait entre 100 000 et 200 000 foyers et représenterait, au total, 80 millions d'euros cette année et 160 millions d'euros en 2013. Une ponction supplémentaire scandaleuse sur les plus pauvres.

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