Sarkozy et Merkel « sauvent l'euro » : Comme tous les lundis...07/12/20112011Journal/medias/journalnumero/images/2011/12/une2262.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Sarkozy et Merkel « sauvent l'euro » : Comme tous les lundis...

Comme chaque semaine, les commentateurs avaient évoqué la réunion de la dernière chance pour sauver l'euro. Comme d'habitude, Sarkozy et Merkel ont annoncé lundi 5 décembre au monde anxieux qu'ils avaient trouvé la solution, que les marchés allaient être rassurés, que la crise allait finir et que tout allait s'arranger.

Mais ils n'ont fait que réaffirmer encore une fois les orientations choisies depuis le début de la nouvelle crise financière. L'austérité sera renforcée dans chacun des États de la zone euro, de façon à ce que les gouvernements prennent dans les poches des travailleurs de quoi payer les banquiers. Le Fonds commun européen, abondé par les États, c'est-à-dire là encore pris dans les poches des travailleurs, et servant à garantir le paiement du service des dettes souveraines, sera renforcé. La Banque centrale européenne continuera à racheter aux banques privées le papier que ces dernières jugent sans valeur, et donc à leur fournir des capitaux frais à lancer dans la spéculation.

Les banques sont donc une fois de plus assurées de ne pas avoir à payer un sou pour éponger les faillites dont elles sont pourtant responsables.

Ces mesures, qui ne font que poursuivre celles prises précédemment, seront intégrées dans un nouveau traité européen et auront force de loi dans quelques mois, c'est du moins ce que souhaitent Sarkozy et Merkel. Encore plus que lors des épisodes précédents, ceux-ci voudraient imposer cette politique à l'ensemble des États membres de la zone euro. Il ne s'agit évidemment pas de leur volonté personnelle : ils ne font qu'agir comme fondés de pouvoir des groupes capitalistes européens les plus puissants. Et, si Sarkozy et Merkel tiennent le devant de la scène comme représentants des bourgeoisies les plus riches de l'eurozone, les autres gouvernements européens appliquent les mêmes plans d'austérité, quand ils ne les devancent pas.

Cette politique d'austérité, menée ici au nom de la défense de l'euro, est appliquée de la même façon dans tous les pays, y compris hors de la zone euro. Aux États-Unis comme en Grande Bretagne, pays qui possèdent chacun leur propre monnaie, on ferme les écoles, on sacrifie les hôpitaux, on rogne sur tous les services publics. Dans ces pays, comme dans la zone euro, les salaires sont bloqués, la précarité devient la règle, les licenciements sont quotidiens et le chômage explose. De la même façon, les gouvernements sacrifient les budgets dits sociaux et réservent leurs finances pour soutenir les profits des entreprises capitalistes. Partout, avec ou sans l'euro, le patronat maintient ou même augmente ses profits en détruisant le niveau de vie des travailleurs. La politique des gouvernements, y compris celui de Sarkozy et celui qui lui succédera, ne dépend pas de ce qui est inscrit sur les billets de banque, mais de ce qu'exigent les grands groupes capitalistes. Le poids de ces derniers est tel que bien peu de critiques se font entendre en Europe sur ce nouveau « plan de sauvetage » de l'euro, tant de la part des commentateurs que des oppositions officielles, comme le Parti socialiste en France. Manifestement, pour tous ces gens-là, nécessité du capital fait loi.

Quant aux travailleurs, ils n'ont pas à choisir entre les différences nuances de la politique menée par les trusts pour poursuivre leurs rapines. N'ayant dans la société capitaliste que leur travail pour vivre, ils n'ont à défendre que leurs salaires, leurs emplois et leur foi dans un avenir leur appartenant.

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