Fralib -- Gémenos (Bouches-du-Rhône) : Des hommes de main contre les travailleurs09/11/20112011Journal/medias/journalnumero/images/2011/11/une2258.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

Fralib -- Gémenos (Bouches-du-Rhône) : Des hommes de main contre les travailleurs

Recherchant l'épreuve de force, la direction de Fralib utilise maintenant un groupe de vigiles plus spécialisés dans la recherche de l'affrontement que dans le gardiennage. Lundi matin, 7 novembre, ils ont remplacé les employés habituellement chargés du travail de surveillance de l'usine, et ont cherché à filtrer les entrées, en se livrant si possible à des provocations, de manière à créer des incidents dûment répertoriés par huissier.

Ce matin-là, alors que les salariés avaient jusqu'alors libre accès au site, l'un d'eux s'est vu refuser l'accès à l'usine car il refusait de montrer ses papiers à n'importe qui. Les autres travailleurs présents ont voulu faire entrer leur camarade. Ils ont alors reçu des coups et ont été bousculés sans ménagement. Trois d'entre eux ont été reçus aux urgences, et deux femmes ont dû être évacuées par les pompiers.

Les travailleurs de Fralib ont finalement pu rentrer dans l'usine, et les gardes du corps ont quitté les lieux.

Depuis le mois d'août, les salariés de Fralib -- conditionnement des sachets de thé Lipton et l'Éléphant pour le compte de la multinationale Unilever -- occupent leur usine pour protester contre sa fermeture. Ils multiplient les manifestations, prises de parole en public, et reçoivent le soutien de la population.

C'en est visiblement trop pour la direction d'Unilever. Les dirigeants locaux de Fralib, particulièrement arrogants, multiplient les provocations, pour intimider les travailleurs. Ils cherchent aussi à obtenir de la justice, devant laquelle ils enchaînent les procédures, la levée de l'occupation. Le directeur de l'usine ne se déplace jamais sans ses nombreux gardes du corps, le plus souvent armés de parapluies renforcés qui peuvent servir de cannes de combat. L'agression est du côté de ces gens-là, qui licencient et se prétendent sans raison menacés par les salariés.

Unilever, une multinationale riche à milliards (près de deux milliards et demi d'euros de profits pour les seuls six premiers mois de l'année) aurait tout à fait les moyens de garantir les emplois à Gémenos, ce que réclament les travailleurs. Mais, scandale supplémentaire, il préfère faire le coup de force contre ses salariés, et dépenser sans compter pour payer des constats d'huissier et des hommes de main.

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