Chômage toujours en hausse : Un fléau qu'on pourrait enrayer02/11/20112011Journal/medias/journalnumero/images/2011/11/une2257.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Chômage toujours en hausse : Un fléau qu'on pourrait enrayer

4,757 millions de demandeurs d'emplois inscrits comme tels à Pôle emploi, 2,781 millions de personnes « immédiatement employables », selon la définition officielle, et n'exerçant aucune activité, soit une augmentation de 0,9 % sur un mois et 3 % sur un an. Telles sont les statistiques officielles du chômage à fin septembre 2011, qui viennent d'être publiées. Mais ce qui apparaît déjà comme une catastrophe sociale est en réalité encore plus large.

Plus de chômeurs âgés et de longue durée

Il y a deux catégories de chômeurs qui augmentent énormément plus vite que les autres : ce sont d'une part ceux âgés de plus de 50 ans et d'autre part les chômeurs de longue durée, les deux se cumulant en partie.

Le nombre des demandeurs d'emploi de plus de 50 ans recensés à Pôle emploi se monte aujourd'hui en France métropolitaine à 573 000, soit une augmentation de près de 15 % en un an. Ce sont eux qui sont souvent les premiers licenciés et qui ont le plus de difficultés à retrouver un emploi. Ils vont se trouver confrontés en plus au recul de l'âge de la retraite à 62 ans, et donc à une longue période en fin de droits, ne pouvant toucher que l'ASS, le RSA, ou bien rien du tout, selon les revenus de la famille.

Quant aux chômeurs de longue durée, inscrits à Pôle emploi depuis plus de deux ans, leur nombre se monte à 775 000, et surtout il est en augmentation de 21 % en un an. Ce sont donc les catégories les plus fragiles qui augmentent.

Mais, au-delà de ces données, des centaines de milliers de chômeurs ne sont même plus recensés comme demandeurs d'emploi et ont disparu des statistiques officielles. Ainsi, sur les deux millions de personnes relevant du RSA, seules 677 000, y compris celles qui exercent une activité partielle, étaient inscrites à Pôle emploi en juillet 2011. Donc plus de 1,3 million ne sont même plus recensées à ce titre, bien qu'étant chômeurs depuis plusieurs années, mais découragées et n'éprouvant plus la nécessité de se faire recenser comme demandeurs d'emploi. Pourtant ce sont des personnes bien réelles et qui vivent de plein fouet le drame du chômage.

Si l'on ajoute les centaines de milliers de personnes ne pouvant même pas bénéficier ni du RSA ni des allocations de fin de droits de l'ASS, ou qui n'ont pas la durée minimum d'activité pour bénéficier d'une allocation quelconque, on arrive à plus de six millions de chômeurs. Et encore faudrait-il y ajouter tous ceux qui se voient obligés d'accepter, contraints et forcés, un travail à temps partiel imposé, un contrat aidé à paye réduite, ou tout autre contrat précaire permettant de les rayer des listes du chômage. Au total, le chômage de masse touche de près ou de loin pratiquement la majorité des familles populaires.

Le chômage, ce sont les patrons qui le créent

Seulement ce fléau du chômage n'a rien, mais absolument rien d'inéluctable. Il n'est pas une catastrophe naturelle imprévisible, mais la conséquence des choix du patronat, qui veut de cette façon garantir et même augmenter ses profits malgré la crise de son système. En dehors des licenciements proprement économiques relevant d'une procédure en bonne et due forme, qui restent la minorité, de plus en plus de licenciements ont lieu dans le cadre de ruptures dites « librement négociées » entre employeurs et salariés. En réalité, derrière celles-ci se cachent des licenciements au bon vouloir des patrons, sans qu'ils aient à donner une quelconque justification. Et cela sans parler des procédures disciplinaires qui, sous des prétextes variés, permettent de mettre à la rue des salariés sans rien avoir à payer. Sur les 520 000 nouvelles entrées à Pôle emploi en septembre, un tiers sont des salariés en CDD ou en intérim qui ont été licenciés.

Pour enrayer la course à l'abîme, il n'y a pas d'autre voie que de s'en prendre à la liberté de licencier des patrons. Il faut leur imposer de prendre collectivement sur leurs profits pour répartir le travail entre tous les bras disponibles, sans diminution de salaire. Cela veut dire aussi mettre fin à toutes les formes de précarité, dans le privé comme dans le public.

Pour en finir avec le drame du chômage, il n'y a rien à attendre de la « bonne santé des entreprises », comme le clament tous les politiciens de droite et de gauche. Les profits ont explosé en 2011... et les licenciements aussi. Pour garantir ses emplois, la classe ouvrière ne pourra donc compter que sur sa force collective.

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