Luminox - Riom (Puy-de-Dôme) : Après un mois de grève, les reculs de la direction27/10/20112011Journal/medias/journalnumero/images/2011/10/une2256.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

Luminox - Riom (Puy-de-Dôme) : Après un mois de grève, les reculs de la direction

L'ensemble des travailleuses en production de Luminox Riom ont mené quatre semaines de grève pour dire leur refus des vingt-quatre licenciements prévus.

Le patron espérait bien qu'elles se lasseraient vite et qu'il suffisait d'attendre. Mais, semaine après semaine, la production est restée complètement bloquée, malgré une tentative de mettre des cadres au travail.

Au début, la direction osait proposer une somme dérisoire de 50 000 euros pour toutes. Mais, avec la prolongation de la grève, elle a dû céder en mettant 60 000 euros sur la table, mais pour chacune cette fois, au titre d'indemnités extra-légales, s'ajoutant aux indemnités de licenciement. Elles ont obtenu aussi un sursis de quelques mois : pas de licenciement avant le début 2012. Après une journée et une nuit de négociations, elles ont aussi arraché la promesse écrite du patron qu'en cas de nouveaux licenciements d'ici trois ans il s'engage à indemniser dans les mêmes conditions !

L'indemnité représente environ trois années de salaire. Mais l'avenir de celles qui seront licenciées reste préoccupant, même si leur nombre a été ramené de 24 à 21. La plupart ont dépassé la quarantaine et ce ne sera pas facile de retrouver un emploi.

Voilà le résultat d'une grève menée presque uniquement par des femmes qui sont restées fortement mobilisées jusqu'au bout, faisant un piquet de grève, bloquant un camion qui venait chercher du matériel et qui est reparti à vide.

Dans Riom, elles ont animé les manifestations de soutien. Pour la journée du 11 octobre, elles sont toutes venues à Clermont-Ferrand, défilant en tête du cortège et récoltant plusieurs milliers d'euros de soutien.

Les grévistes ont tenu un mois malgré des pressions de toutes sortes de la direction ou de l'encadrement, les réticences d'une partie des responsables CGT de l'UD, des situations familiales à assumer. Mais il y avait de quoi se révolter contre ces licenciements décidés alors que l'entreprise Luminox, rachetée par Cooper, fait des bénéfices. Non-syndiquées ou syndiquées à la CGT ou à la CFDT sont restées ensemble tout au long de la grève. Et mardi 18 octobre, lorsque réunies une fois de plus en assemblée générale elles ont voté la reprise, elles ont voulu marquer le coup encore une fois en décidant de ne reprendre le travail que le lendemain et toutes ensemble.

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