Italie : Berlusconi prêt à faire payer les travailleurs, son opposition aussi !27/10/20112011Journal/medias/journalnumero/images/2011/10/une2256.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans le monde

Italie : Berlusconi prêt à faire payer les travailleurs, son opposition aussi !

Au cours du sommet de la zone euro réuni à Bruxelles le 23 octobre, Sarkozy et Merkel, bien en peine de trouver un accord entre eux, se sont au moins rejoints sur un point : donner des leçons à l'Italie de Berlusconi.

Au cours de l'été, le gouvernement italien a pourtant élaboré deux plans d'austérité successifs pour un total de près de cent milliards d'euros. Mais voilà, cela ne suffit pas à rassurer les « marchés » sur la solvabilité de l'Italie et sa capacité à payer sa dette et les intérêts. D'où le message envoyé à Berlusconi par Sarkozy-Merkel et accompagné de leurs sourires entendus : l'État italien doit faire plus, agir sans délai pour montrer que, quoi qu'il arrive, il paiera sa dîme aux banques auprès desquelles il s'est endetté.

Qu'est-ce que cela veut dire, sinon bien sûr qu'il faut vite montrer qu'on fera payer encore plus les classes populaires italiennes ? Berlusconi ne se l'est pas fait dire deux fois, qui a aussitôt annoncé que, oui, on pourrait envisager d'augmenter l'âge de la retraite en Italie, en le faisant passer de 65 à 67 ans !

En l'espèce, Sarkozy et Merkel ne font que rejoindre un choeur que l'on entend depuis plusieurs semaines de l'autre côté des Alpes. Les représentants de l'opposition à Berlusconi, mais aussi la dirigeante du patronat, d'accord avec ceux des syndicats, lui reprochent de ne pas agir pour la croissance, de ne rien faire pour sortir le pays de la stagnation économique, de ne pas engager les « réformes » nécessaires. Il y a là une belle hypocrisie car, en fait de réformes, il ne s'agit pas de faire payer en quoi que ce soit le patronat, mais de lui donner les mains encore plus libres en matière de réglementation, et en particulier face aux travailleurs. C'est en fait à cela que s'engage par avance l'opposition, dirigée par le Parti démocrate, quand elle reproche à Berlusconi de ne pas agir assez et assez vite.

Il n'est pas encore dit que Berlusconi puisse faire passer le projet de retraite à 67 ans, car un parti membre de sa coalition, la Ligue du Nord, s'y oppose pour ne pas trop se discréditer vis-à-vis de sa base populaire. C'est peut-être la survie du gouvernement Berlusconi qui est maintenant en cause. Mais s'il est remplacé, les travailleurs d'Italie savent déjà ce qu'ils peuvent attendre de son actuelle opposition. Face au prochain gouvernement comme face à l'actuel, il n'y aura qu'un langage à utiliser : celui de la lutte.

Partager