Autriche - Débrayage des métallos : Un avertissement salutaire27/10/20112011Journal/medias/journalnumero/images/2011/10/une2256.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans le monde

Autriche - Débrayage des métallos : Un avertissement salutaire

En Autriche, les dernières négociations salariales pour l'ensemble de la métallurgie se sont déroulées dans un climat particulier et plutôt inédit. La mobilisation des 165 000 salariés concernés mais aussi le soutien d'une grande partie de la population laborieuse étaient palpables dans tout le pays.

Les patrons autrichiens de la métallurgie se portent bien, eux qui ont empoché l'an dernier 2,5 milliards d'euros de profits. Cet argent qui coule à flots est une véritable provocation au moment où le gouvernement social-démocrate ne parle que de se serrer la ceinture face à la crise.

Les 4,2 % d'augmentation obtenus en moyenne dans toute la branche, avec un talon de 80 euros pour les plus bas salaires, restent notoirement insuffisants, mais ils ont été ressentis par bien des salariés du pays comme une victoire morale.

Le fait que cette augmentation soit au-dessus de l'inflation officielle, qui est de 3,6 % sur un an, y est bien sûr pour quelque chose. À y regarder de plus près cependant, le compte n'y est pas, quand on sait en fait que les aliments, l'électricité ou le carburant ont, eux, augmenté de 7,1 % sur la même période.

Lors des débrayages d'avertissement organisés dans plus d'une centaine d'entreprises par deux fédérations syndicales, jeudi 13 et vendredi 14 octobre, la mobilisation avait été importante et déterminée. Des débrayages avaient paralysé l'usine Opel de Aspern, près de Vienne, mais aussi les usines Man, BMW, Bosch, ThyssenKrupp ou encore Magna, un sous-traitant de l'industrie automobile. L'entrée de la plus grande aciérie du pays, VoestAlpine à Linz, a même été bloquée ce vendredi-là.

Les mouvements de grève sont plutôt rares en Autriche, où syndicats et social-démocratie ont habitué les salariés aux rituelles négociations du partenariat social. Même si quelques débrayages d'avertissement ont eu lieu par le passé lors des négociations salariales chez les cheminots, les mobilisations passent généralement plutôt inaperçues. La dernière grève chez les métallurgistes remonte à 1986.

Cette démonstration des travailleurs de la métallurgie, vue avec sympathie par une partie de la population autrichienne, est encourageante. Face à la crise qui les menace, les travailleurs d'Autriche auront besoin de montrer leur force.

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