Logement : Quand payer un loyer devient impossible19/10/20112011Journal/medias/journalnumero/images/2011/10/une2255.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Logement : Quand payer un loyer devient impossible

Une enquête réalisée par l'agence nationale pour l'information sur le logement (ANIL) auprès de 900 locataires en situation d'impayés de loyer, répartis dans 32 départements, indique que, pour près de la moitié d'entre eux, le loyer absorbe au moins 35 % du revenu.

Et pour le quart d'entre eux, la proportion s'élève jusqu'à 50 %. L'enquête reconnaît que le « taux d'effort » devient alors « intenable », d'autant plus que dans cette statistique le loyer seul a été pris en compte, sans les charges locatives.

La spéculation immobilière rejaillit sur les loyers. C'est naturellement en Ile-de-France et dans les grandes villes où les loyers flambent que les personnes interrogées font état d'impayés records : 2 600 euros en moyenne, contre 1 770 euros ailleurs. Mais aucune région n'est complètement à l'abri, dès lors qu'on y compte des familles avec un ou plusieurs chômeurs, des salariés à temps partiel imposé, et toute une population dont le pouvoir d'achat est en berne. Que survienne une rupture familiale qui ne permet plus de partager le loyer, celui-ci devient inabordable. Et parfois, remarque aussi l'enquête, il suffit d'un passage à la retraite pour aboutir à des impayés de loyer.

Pourtant, la collectivité aurait les moyens de s'attaquer au problème. Si l'État construisait à prix coûtant les logements qui manquent, cela limiterait la spéculation immobilière et les loyers reviendraient à des niveaux plus raisonnables. Si un coup d'arrêt était porté aux licenciements, cela éviterait que le problème du logement tourne au drame. Et enfin, puisque le logement absorbe une part croissante du budget des milieux populaires, il est logique d'exiger que les salaires et les retraites soient revalorisés en fonction des hausses de prix, en premier lieu celles constatées pour les loyers et les charges.

Partager