Le projet de budget 2012 et la suite : Un tour de vis de plus déjà programmé19/10/20112011Journal/medias/journalnumero/images/2011/10/une2255.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Le projet de budget 2012 et la suite : Un tour de vis de plus déjà programmé

Le projet de budget 2012 est discuté à l'Assemblée nationale depuis le mardi 18 octobre. Tel qu'il avait été présenté fin septembre par le gouvernement, il représentait déjà une attaque directe contre le monde du travail : impôts et taxes supplémentaires sur la consommation et les mutuelles, suppressions de postes dans la fonction publique, baisse de certains budgets sociaux, baisse également des dotations indispensables aux collectivités locales.

L'impôt exceptionnel sur les superriches, qui s'applique en douceur à des gens comme Liliane Bettencourt et sa fille, est quant à lui tout au plus cosmétique, voire purement décoratif puisqu'il représente une somme moindre que ce que le gouvernement avait offert aux riches lors de sa dernière réforme fiscale.

Or, avant même que la discussion rituelle ne commence, Fillon, le Premier ministre, a déjà préparé le coup d'après. Le budget, prévu pour une croissance de 1,75 % du produit intérieur brut (PIB) en 2012, peut, dit-il, fonctionner avec une croissance de seulement 1,5 %, mais, en dessous, il faudra prendre de nouvelles mesures. Au même moment, le ministre des Finances, Baroin, annonçait que ladite croissance serait l'an prochain plutôt de 1,2 %, voire moins. Il manquerait donc quelques milliards pour atteindre l'objectif prévu. Et les deux d'affirmer en choeur qu'ils n'ont toutefois aucune inquiétude. En clair, ils sauront trouver ces milliards supplémentaires là où ils ont pris les précédents, dans les poches des travailleurs et dans la trésorerie des services publics indispensables à la population.

L'annonce lundi 17 octobre d'une possible dégradation de la note française par l'agence Moody's a entraîné une nouvelle salve de déclarations annonçant l'austérité. Les ministres, bien sûr, ont promis en substance de faire suer sang et eau aux travailleurs pour que Moody's maintienne son triple A. Ils ont été aussitôt approuvés par Laurence Parisot, présidente du Medef, qui a affirmé que le AAA pouvait être gardé pourvu que les « réformes soient poursuivies ». Et pour bien faire comprendre le sens du mot « réforme », elle a ajouté qu'il ne fallait surtout pas revenir à la retraite à soixante ans.

Enfin, François Hollande, désormais candidat du PS à la présidentielle, leur a emboîté le pas, proclamant que ce que le gouvernement ne faisait pas aujourd'hui, il le ferait, lui, demain, pour conserver ce triple A. Et le journal économique La Tribune a logiquement conclu que « quel que soit le président élu, sa première tâche sera d'imposer une extrême rigueur en juin 2012 ».

Le temps n'est plus où gouvernements et candidats promettaient le « bout du tunnel » ou la « sortie de la crise » pour l'été prochain. Fillon, Baroin et Hollande annoncent désormais des attaques toujours plus profondes contre le niveau de vie des travailleurs pour les mois voire les années qui viennent. Ce langage, qu'ils présentent eux-mêmes comme celui de la clairvoyance ou de la simple vérité, n'a qu'un but : rassurer les capitalistes sur le fait que leurs profits seront maintenus quoi qu'il en coûte aux travailleurs.

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