Italie : après la manifestation du 15 octobre : les cortèges interdits à Rome19/10/20112011Journal/medias/journalnumero/images/2011/10/une2255.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans le monde

Italie : après la manifestation du 15 octobre : les cortèges interdits à Rome

Samedi 15 octobre, des dizaines de milliers de personnes sont venues manifester à Rome à l'occasion de la journée mondiale des Indignés. Plus largement, différents syndicats, mouvements et partis de gauche avaient choisi d'en faire une journée de protestation contre la crise et contre les plans d'austérité.

Ces plans lancés cet été par le gouvernement Berlusconi, ils voudraient en faire payer toutes les conséquences aux classes populaires par la baisse du pouvoir d'achat, la dégradation des services publics, l'accroissement du chômage et de la précarité.

C'est donc une manifestation vivante, comptant de nombreux jeunes venus de toute l'Italie par trains et cars spéciaux, qui s'est élancée dans les rues de Rome. Elle a malheureusement vite été interrompue, quelques petits groupes organisés, casqués et armés de bâtons, ayant profité de la manifestation pour s'en prendre à des voitures, à des agences bancaires, à une caserne désaffectée de carabiniers, y mettant le feu. La police en a alors profité pour intervenir violemment, se heurtant à l'ensemble du cortège, l'empêchant d'aller à son terme prévu place Saint-Jean-de-Latran et s'attirant des réactions en conséquence.

Dans les heures qui ont suivi, gouvernement et médias ont saisi l'occasion pour lancer une campagne contre les casseurs, aussitôt surnommés « black blocs », le ministre de l'Intérieur Maroni parlant de « guérilla urbaine » et de la nécessité de durcir les mesures répressives contre les manifestations. Le maire de Rome, l'ex-fasciste Gianni Alemanno, a annoncé que toute manifestation sera interdite à Rome pendant un mois : seuls des sit-in seront tolérés, sur sept places de la capitale italienne indiquées à l'avance. Les premiers concernés seront les travailleurs de Fiat, appelés à une manifestation nationale à Rome le 21 octobre, organisée par la Fiom, la fédération de la métallurgie de la confédération CGIL : ils devront se contenter de stationner sur une place et sous bonne garde policière.

Le gouvernement se sert ainsi du prétexte de quelques actions imbéciles pour faire l'amalgame avec toute manifestation quelle qu'elle soit, pour tenter d'accoler à tous ceux qui protestent l'image de violents casseurs et tenter de réduire à néant l'effet des protestations contre sa politique sociale. Cela ne suffira certainement pas à faire taire un mécontentement qui monte.

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