Grèce : Contre les mesures d'austérité, deux jours de grève générale19/10/20112011Journal/medias/journalnumero/images/2011/10/une2255.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans le monde

Grèce : Contre les mesures d'austérité, deux jours de grève générale

Deux jours de grève générale étaient programmés par les syndicats grecs pour le 19 et le 20 octobre. C'est en effet jeudi 20 que le Parlement doit voter les nouvelles mesures d'austérité annoncées depuis plusieurs semaines et exigées par la Troïka, c'est-à-dire la Banque centrale européenne, l'Union européenne et le FMI.

Il s'agit de nouvelles coupes dans les salaires des fonctionnaires, d'impôts supplémentaires, comme la nouvelle taxe foncière incluse dans la facture d'électricité, et de la « réserve du travail », présentée souvent comme du chômage technique mais qui est en fait la mise à l'écart, avec 60 % du salaire, de 30 000 employés du secteur public décrétés « excédentaires » et promis au licenciement au bout d'un an. Enfin, le gouvernement a décidé de s'en prendre aux conventions collectives, au moment où un sondage indique que 90 % des Grecs refusent la disparition de la convention collective nationale du travail.

L'exaspération est générale contre la baisse drastique du pouvoir d'achat, contre le chômage qui cet été, en pleine saison touristique, touchait officiellement 17 % de la population, 42 % des jeunes, soit deux fois plus qu'il y a trois ans, et qui devrait atteindre, selon les syndicats, 22 % en fin d'année. Les services publics sont en pleine déliquescence : l'école où manquent les professeurs et les manuels, la santé où la baisse de 40 % du budget hospitalier entraîne une pénurie de personnel et de médicaments et une recrudescence du sida, par exemple, faute de programme de prévention. Quelle que soit leur pathologie, de plus en plus de malades renoncent à se soigner ou doivent recourir à l'aide de Médecins du monde.

Dans une telle situation, les grèves sont quasi quotidiennes. La plus spectaculaire est celle des éboueurs, qui paralyse Athènes depuis deux semaines. Mais régulièrement les fonctionnaires débrayent et occupent leur ministère, comme aux Finances ou à la Justice. Les militants syndicaux de la société d'électricité ont décidé d'occuper leur centre informatique, pour empêcher l'émission des factures comportant la nouvelle taxe foncière. Le 17 octobre, le port du Pirée était paralysé et les marins ont décidé de continuer leur grève toute la semaine. Le 18, toute la presse était en grève.

Tous ces mouvements sont très souvent sectoriels, émiettés. Pour le 19 et le 20 octobre cependant, les confédérations des secteurs public (Adedy) et privé (GSEE) appelaient à la grève dans toutes les professions. Les confédérations syndicales des artisans et des commerçants appelaient également à fermer les magasins ou les ateliers « un jour » pour « ne pas avoir à les fermer pour toujours ».

La grève allait certainement être massive, la plus massive depuis longtemps, en réponse aux agressions de la Troïka et du gouvernement qui étranglent toute une population pour sauver les profits des banquiers.

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