Évaluer les enfants dès la maternelle ? Surveillés dès le berceau19/10/20112011Journal/medias/journalnumero/images/2011/10/une2255.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Évaluer les enfants dès la maternelle ? Surveillés dès le berceau

Mercredi 12 octobre, le ministre de l'Éducation nationale devait proposer aux inspecteurs une évaluation des enfants dès la maternelle, une évaluation refusée en bloc par les syndicats d'enseignants et par les parents d'élèves. Et pour cause.

Cette évaluation aboutirait, entre autres choses, à classer les enfants dans trois catégories dont l'intitulé est en soi édifiant sur les intentions des dirigeants : « RAS », pour rien à signaler, « risque » et « haut risque ». Une proposition qui rappelle celle faite, il y a plus d'un an, par le secrétaire d'État à la Justice, Jean-Marie Bockel, de repérer les troubles du comportement dès trois ans, et bien d'autres propositions du même genre, toutes guidées surtout par le désir de plaire à l'opinion réactionnaire.

L'argument avancé par le ministre de l'Éducation nationale est qu'il faudrait mettre en place un outil précoce contre l'échec scolaire, argument tout à fait cynique quand on sait qu'il défend les milliers de suppressions de postes d'instituteurs et la suppression progressive de la scolarisation des plus petits.

On revient très loin en arrière car, derrière ces propositions gouvernementales, il y a de vieux préjugés prétendant que ce qu'un être humain peut devenir sur le plan humain et intellectuel pourrait déjà être déterminé dès le plus jeune âge. C'est un point de vue profondément réactionnaire, défendu par un gouvernement qui se soucie comme d'une guigne de l'épanouissement et de l'éducation des enfants des classes populaires.

L'absence d'enseignants pour les jeunes, et en particulier les très jeunes, le chômage pour les adolescents : voilà en tout cas ce qui crée le « risque » et le « haut risque ».

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