Espagne - le mouvement des Indignés : Une journée très suivie19/10/20112011Journal/medias/journalnumero/images/2011/10/une2255.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans le monde

Espagne - le mouvement des Indignés : Une journée très suivie

La journée du samedi 15 octobre, dont le mouvement dit des Indignés entendait faire une journée internationale contre la politique des gouvernements et des banquiers qui font payer aux populations la crise, a été largement suivie en Espagne.

Dans une soixantaine de grandes villes du pays, des manifestations ont rassemblé au total plusieurs centaines de milliers de personnes. Quelque cinquante mille à Madrid. Un peu plus à Barcelone. Plus de quarante mille à Séville ou Saint-Sébastien. Le gouvernement pour sa part ne donne pas de chiffres officiels. Le slogan « Non, ils ne nous représentent pas » visait à la fois les représentants du PSOE, le Parti socialiste donné perdant aux prochaines élections nationales du 20 novembre, et ceux du parti de droite, le Parti populaire (PP), qui devrait l'emporter.

Mais dans ces cortèges s'exprimaient aussi le refus du chômage et de la précarité et celui de toutes les mesures d'austérité qui se multiplient depuis des mois : attaques répétées contre l'enseignement et les services publics, démantèlement des structures médicales de proximité dans des banlieues populaires, notamment en Catalogne où un centre de santé sur deux est menacé de fermeture définitive, réduction des salaires des fonctionnaires.

C'est autour de ces problèmes que la colère s'accumule. La réforme de la législation sur les licenciements se traduira par plus de chômage. Quant aux directions des administrations et des entreprises du secteur public, elles ne cachent pas leur volonté de dégraisser les effectifs et diminuer de fait les salaires. Tout le monde sait que la baisse de la notation de plusieurs banques espagnoles va servir de prétexte aux politiciens de droite comme de gauche pour tenter de pressurer un peu plus la population.

Le mouvement des Indignés qui s'est développé depuis près de six mois en Espagne continue, et c'est tant mieux, à dénoncer la politique inacceptable menée par les capitalistes, les banquiers et les hommes politiques à leur service. Mais, sous prétexte de ne pas introduire de divisions dans leur mouvement, ceux qui l'organisent prétendent qu'il ne faut pas y introduire de politique, voulant en fait faire taire ceux qui osent se dire communistes ou anarchistes. Les débats interminables et confus lors de la dernière assemblée de Madrid, organisée à l'issue de la manifestation, montrent l'impasse de ce prétendu apolitisme qui est une hypocrisie : il est destiné à laisser le terrain à ceux qui veulent bien s'indigner, mais qui ne veulent pas remettre en cause le système capitaliste.

Le Mouvement du 15 Mai a le mérite d'encourager la contestation et surtout de mettre en mouvement des centaines de milliers de personnes, parmi lesquelles les jeunes, les habitants des quartiers populaires, chômeurs, précaires, salariés de toute sorte, montrent qu'ils ne veulent pas laisser le terrain aux banquiers, aux capitalistes, aux politiciens. Reste à leur donner des objectifs pour les luttes de demain et, justement, une perspective politique.

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