Usine Renault Sovab -- Batilly (Meurthe-et-Moselle) : Deuxième semaine de grève12/10/20112011Journal/medias/journalnumero/images/2011/10/une2254.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

Usine Renault Sovab -- Batilly (Meurthe-et-Moselle) : Deuxième semaine de grève

Lundi 3 octobre, suite à une assemblée générale appelée par trois syndicats CGT-Sud-CFTC, plus de cent travailleurs de l'équipe de nuit de Renault Sovab se sont mis en grève.

Il y a un fort mécontentement sur les salaires, avec entre autres la forte réduction de la prime d'intéressement ces dernières années. Le salaire annuel imposable montre depuis 2008 une perte annuelle de plus de 1 000 euros pour un travailleur en 2x8. D'où la revendication d'une prime de rattrapage de 1 000 euros net ainsi qu'une prime de 200 euros net mensuels pour les changements horaires envisagés pour répondre à l'explosion des commandes. La direction voudrait en effet sortir 160 000 véhicules l'an prochain contre 115 000 cette année.

Mardi 4 octobre, l'équipe du matin puis celle d'après-midi suivaient le mouvement. En tout, entre 300 et 400 ouvriers, sur les 1 700 ouvriers en CDI de l'usine, étaient en grève et le sont toujours.

Mercredi 5 octobre, lassés de tourner dans l'usine sans que la grève s'étende, les grévistes ont bloqué les accès de l'usine aux fournisseurs et empêché la sortie des camions Master en stock. À l'heure où nous écrivons, mardi 11 octobre, le blocage continue, la production est arrêtée et le nombre de grévistes, s'il reste minoritaire, ne faiblit pas. Il faut dire que les grévistes ont le soutien -- hélas moral seulement pour l'instant -- des non-grévistes comme de la majorité des 300 intérimaires et des 450 travailleurs détachés des autres usines du groupe.

En effet tout le monde voit qu'il y a des commandes en pagaille et de l'argent par milliards. Renault a fait un bénéfice de 1,25 milliard d'euros au premier semestre 2011 et a une trésorerie de 11 milliards. Alors, le directeur a beau dire que la Sovab est une filiale à 100 % de Renault et oser expliquer dans le Républicain lorrain « Notre usine n'est pas un centre de profit mais un centre de coûts », tout le monde sait que c'est du vent et que Renault-Sovab a les moyens de payer. Les travailleurs ont en mémoire les déclarations de Carlos Tavares, le numéro 2 de Renault, qui au salon de Francfort a déclaré à La Voix du Nord :« On fait de l'argent avec toutes les voitures que nous vendons... Même une Clio avec 40 % de rabais, on gagne de l'argent. »

Les grévistes se relaient jour et nuit aux deux piquets de grève qui bloquent les accès fournisseurs avec des feux de pneus. Bien que la direction ait répété qu'elle n'avait « pas un centime », les grévistes gardent le moral et ont l'envie de montrer qu'il y en a assez de travailler toujours plus, tout en gagnant toujours moins.

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