Transports en commun de Clermont-Ferrand : Contre les menaces de remise en cause des conditions de travail Six jours de grève12/10/20112011Journal/medias/journalnumero/images/2011/10/une2254.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

Transports en commun de Clermont-Ferrand : Contre les menaces de remise en cause des conditions de travail Six jours de grève

Du 29 septembre au 5 octobre, les bus et les tramways de Clermont-Ferrand sont restés dans les dépôts, immobilisés par une grève quasi totale.

Jeudi 29 septembre, jour d'une séance du comité syndical du Syndicat mixte des transports en commun (SMTC), le bras de fer contre l'entrée de RATP-Dev dans le capital de la SMTC s'engageait. Devant les risques de dégradation des conditions de travail qui en découlent, le personnel de l'entreprise T2C, gérée par le SMTC, se mettait à nouveau en grève, à plus de 90 %.

La colère était grande, en particulier après le rapport d'audit sur le soi-disant état alarmant de la sécurité du tram. Effectué par la Systra, société filiale de RATP-Dev, c'est un rapport à charge, qui décrit la maintenance comme incompétente, ne sachant pas se servir des outils. Les faits dénoncés sont présentés comme offrant un risque pour la sécurité. Mais surtout aucune allusion n'est faite sur les remontées des problèmes dus au matériel, depuis des années, qui n'ont jamais été pris en compte par le SMTC. Faire semblant de découvrir ces problèmes aujourd'hui apparaît ainsi comme un prétexte pour justifier l'appel à une société qui posséderait plus de compétence : la RATP-Dev.

Devant le refus du SMTC de prendre en compte leurs revendications, plus de 200 travailleurs sont venus soutenir les délégués syndicaux qui avaient rendez-vous le 3 octobre avec Serge Godard, président du SMTC et maire socialiste de Clermont-Ferrand. Ils sont montés de bonne humeur au premier étage de la mairie, accompagnés de pétards, de drapeaux, de cris et de slogans. Mais, sous prétexte qu'il ne pouvait pas négocier sous la pression, le maire a demandé l'intervention de la police pour les faire évacuer.

Réunis à nouveau en assemblée générale en début d'après-midi, c'est à environ 300 qu'ils se sont invités à la nouvelle réunion proposée au siège du SMTC. Serge Godard, entouré de policiers, est entré dans les locaux sous les huées, ponctuées de quelques noms d'oiseaux.

À la suite de cette réunion, les délégués syndicaux, plutôt satisfaits, annonçaient que c'était gagné : l'entrée de la RATP-Dev était abandonnée. Mais, déjà échaudés par des promesses non tenues, les travailleurs demandaient un papier d'engagement signé. La colère monta d'autant plus rapidement après la lecture d'un communiqué du SMTC demandant la reprise du travail comme condition préalable. Devant l'absence d'engagement écrit, la grève était reconduite.

Il fallut attendre le 4 octobre au matin, et une nouvelle entrevue avec le SMTC, pour que les délégués syndicaux ressortent avec un document enfin signé. Entre-temps, deux véhicules, l'un de Serge Godard et l'autre de la directrice du SMTC, faisaient connaissance avec une volée d'oeufs passant à basse altitude.

Deux points étaient acquis : la tenue d'une réunion technique sur la sécurité du tram, mais surtout l'annulation de l'entrée de RATP-Dev. À midi, une assemblée générale de 300 personnes votait la reprise pour le lendemain 5 octobre. Et c'est réunis autour d'un bon barbecue que ce succès a été savouré.

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