PSA -- Saint-Ouen (Seine-Saint-Denis) - Leurs objectifs : Toujours plus de productivité12/10/20112011Journal/medias/journalnumero/images/2011/10/une2254.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

PSA -- Saint-Ouen (Seine-Saint-Denis) - Leurs objectifs : Toujours plus de productivité

L'usine d'emboutissage PSA de Saint-Ouen produit des pièces de tôle pour la plupart des usines du groupe. Les chefs ont présenté récemment un projet de nouvelle organisation pour les trois ateliers de production. Le message se voulait rassurant : il ne s'agirait que d'« améliorer les flux », de « développer les compétences techniques » des ouvriers... Des postes seront supprimés, mais d'autres devraient être créés en compensation. Par conséquent, ce projet « ne devrait pas avoir d'impact en termes d'emploi ».

N'étant pas à une contradiction près, un chef a même affirmé que « rien ne change » avec cette nouvelle organisation... Mais dans les ateliers, le sentiment largement partagé, c'est la méfiance. D'abord, certains postes modifiés vont être plus chargés. Quant aux nouveaux postes censés être créés, on attend de les voir pour y croire ! D'autant plus qu'il y a environ six mois des gains de productivité importants ont été demandés par la direction générale à toutes les usines qui produisent des pièces pour PSA.

Ces temps-ci, la direction incite aussi les plus vieux d'entre nous, en particulier ceux qui ont des restrictions médicales, à partir dans le cadre de la GPEC (Gestion prévisionnelle des emplois et des compétences). Ils peuvent quitter l'usine pour « inadéquation au poste » avec des indemnités correspondant à quelques mois de salaire, puis toucher le chômage et enfin... la retraite. Pour ceux qui ont 58 ans et plus cela peut être intéressant financièrement... mais surtout c'est l'occasion de fuir l'usine ! Car, usés par le travail, par le bruit et les horaires décalés, ils ne pensent plus qu'à ça !

Mais pour la direction, c'est aussi une façon peu coûteuse -- car payée en partie par Pôle emploi -- de se débarrasser de ceux qu'elle juge trop peu rentables et de les remplacer par des plus jeunes, plus productifs et moins payés. C'est encore un moyen d'augmenter la productivité de l'usine... et par la même occasion de faire de la place pour une partie des ouvriers de Melun que leur direction entend contraindre à accepter une mutation avant la fermeture de leur site, prévue à la fin du mois.

La même politique est menée à l'échelle de tout le groupe, augmentation de la productivité dans les usines, sans parler de la fermeture pure et simple de certaines d'entre elles. Voilà en partie d'où viennent les 11 milliards d'euros de réserves financières dont se vantait dernièrement Philippe Varin, le PDG de PSA.

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