Après la mort de Steve Jobs : Légende et triste réalité12/10/20112011Journal/medias/journalnumero/images/2011/10/une2254.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans le monde

Après la mort de Steve Jobs : Légende et triste réalité

La mort de Steve Jobs, fondateur d'Apple, qui est aujourd'hui l'entreprise la plus riche du monde avec une capitalisation boursière de 352 milliards de dollars, a été l'occasion pour les chefs d'État de rendre les uns après les autres un hommage appuyé au « visionnaire » et au « capitaine d'industrie »

Steve Jobs a sans doute eu des intuitions géniales, mais des intuitions commerciales avant tout. L'iPhone ou l'iPad sont évidemment des inventions collectives dues au travail du personnel d'Apple même si Steve Jobs a joué son rôle, ne serait-ce que de chef en marketing.

Mais si Steve Jobs a fait fortune, il ne le doit pas uniquement à son génie informatique. Il avait, comme tous les patrons qui réussissent, le génie de l'exploitation.

Cet homme d'affaires sans scrupule a fait fabriquer ses produits en Chine dans une entreprise, Foxconn, qui emploie 900 000 travailleurs et a fait la une en raison du suicide de treize de ses salariés, tellement les conditions de travail sont dures. Il faisait aussi appel, toujours en Chine, à l'entreprise Wintek fabriquant des écrans tactiles pour l'iPhone. Le solvant utilisé pour nettoyer les écrans contenait du n-hexane, un produit hautement toxique qui attaque le système nerveux. 137 travailleurs ont été empoisonnés par ce produit, dont la dangerosité était établie depuis les années 1960.

Apple, comme beaucoup d'autres, signe des contrats de sous-traitance avec des entreprises qui fabriquent ses produits au coût le plus bas possible. Steve Jobs ne pouvait pas ignorer que ces usines sont des bagnes où les ouvriers meurent à petit feu.

Voilà le type de « visionnaire » que la société capitaliste encense.

Partager