Moulinex : Dix ans après la faillite07/10/20112011Journal/medias/journalnumero/images/2011/10/une2253.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

Moulinex : Dix ans après la faillite

Il y a dix ans, le 11 septembre 2001, l'entreprise de petit électroménager Moulinex déposait le bilan. Après décision des tribunaux, c'est son concurrent SEB qui reprenait la marque et licenciait 3 200 travailleurs.

L'anniversaire a été l'occasion pour la presse d'interroger les anciens salariés, et on a pu juger ce que valaient les engagements des autorités de ne laisser personne sur le bord de la route. Car c'est ce que promettait Jospin, Premier ministre du gouvernement de Gauche plurielle d'alors, qui avait décidé d'une prime de 10 000 euros pour une partie seulement des salariés.

Plus de 80 millions ont été consacrés à une prétendue « redynamisation », en fait des subventions à des patrons qui auraient embauché de toute façon. Les associations d'anciens salariés dénoncent aujourd'hui la gabegie des cellules de reclassement, et informent sur la situation réelle des travailleurs, qui est loin d'être bonne

La moitié des licenciés de 2001 sont à la retraite, soit à l'âge légal, soit de manière anticipée dans le cadre du plan amiante. Mais, bien que les pouvoirs publics considèrent que ce sont des cas « résolus », on sait qu'une retraite d'ouvrier, avec des annuités rendues incomplètes par la perte d'emploi en 2001, ne va pas très loin.

Quant à ceux qui n'ont pas encore atteint l'âge de la retraite, beaucoup ont enchaîné des contrats précaires avec des salaires très faibles, souvent dans le ménage et l'entretien, ou encore des contrats « aidés » -- c'est le patron qu'on aide -- pour 600 euros ; parfois, les revenus sont complétés par des chèques emploi-service. Selon diverses estimations, entre 8 et 33 % des anciens salariés des ex-usines Moulinex seraient aux minima sociaux. Beaucoup de ces travailleurs, quand ils témoignent aujourd'hui, confient leur révolte et leur dégoût. D'autant que dix ans plus tard, si plusieurs jugements ont énoncé que les licenciements étaient « sans cause réelle et sérieuse », la bataille juridique dure encore, pour une partie des travailleurs, pour parvenir à toucher les 10 à 18 000 euros que les tribunaux leur ont attribués.

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