Montupet-Fonderie du Poitou Alu -- Ingrandes (Vienne) : 5e semaine de grève contre la baisse de 25 % des salaires07/10/20112011Journal/medias/journalnumero/images/2011/10/une2253.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

Montupet-Fonderie du Poitou Alu -- Ingrandes (Vienne) : 5e semaine de grève contre la baisse de 25 % des salaires

Lundi 3 octobre dès 5 h du matin, l'accès aux fonderies Alu et Fonte était sous le contrôle des grévistes de l'Alu. Rebaptisé « Carrefour des luttes », cette route commune aux deux fonderies, autrefois entités de la même filiale de Renault, sert de voie d'accès à la fois aux travailleurs qui se dirigent vers le parking et aux poids lourds qui acheminent matières premières et produits finis.

Dans la zone industrielle de Saint-Ustre, au bord de l'ancienne nationale 10, le « campement » des grévistes ne passe pas inaperçu, et nombreux sont les chauffeurs de poids lourds en provenance de France ou du sud de l'Europe qui saluent d'une bordée de coups de klaxon ou d'un poing levé. Le blocage, total à l'égard des camions, et seulement filtrant vis-à-vis des camarades de la Fonte invités à passer un moment avec ceux de l'Alu, est resté en place jusqu'à 16 h, avant d'être réinstallé pour l'embauche de l'équipe de nuit de la Fonte. Les travailleurs ont également décidé d'ériger des barricades de culasses pour condamner les diverses entrées de l'usine.

La décision d'installer ce piquet de grève massif avait été prise après que, vendredi 30 septembre, la rencontre tripartite entre l'intersyndicale, le préfet de région et Magnan, le PDG de Montupet, eut avorté. Au terme de plusieurs heures de discussion, Magnan, qui outre le million d'euros qu'il s'octroie annuellement en tant que PDG est également le principal actionnaire du groupe, avait osé proposer d'arrêter la grève en échange... de séances d'explication de son plan de compétitivité. Comme si, après quatre semaines de grève, les grévistes allaient se laisser convaincre d'accepter la baisse de 25 % des salaires qu'ils refusent depuis le premier jour ! À Poitiers, devant la préfecture où se déroulait la rencontre, la poursuite de la grève n'a pas même fait l'objet de la moindre discussion : elle s'imposait comme une évidence.

Face à l'obstination patronale, et à l'impuissance évidente des pouvoirs publics, le sentiment des grévistes était qu'il allait falloir taper plus fort. L'occupation de la fonderie 24 heures sur 24 fut envisagée, mais finalement rejetée au profit d'actions moins contraignantes, du type de celles organisées lundi, tout en continuant des actions vers l'extérieur. En faisant vider dans la nuit de dimanche à lundi les fours de fusion, la direction de l'Alu avait de toute façon elle-même coupé court à toute velléité de redémarrage.

Mardi 4 octobre, de nouvelles actions de blocage sont prévues. Parallèlement, la collecte de soutiens financiers auprès des travailleurs et des syndicats de l'automobile, et plus largement des entreprises de la région, des municipalités et des autres collectivités, s'organise avec efficacité.

Ni Montupet ni les pouvoirs publics ne sont débarrassés de la défense courageuse des travailleurs de la fonderie, qui n'entendent sacrifier ni leurs salaires ni leurs emplois pour le seul bénéfice des actionnaires de Montupet.

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