Médicaments génériques ou pas : Tous trop chers07/10/20112011Journal/medias/journalnumero/images/2011/10/une2253.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Médicaments génériques ou pas : Tous trop chers

La Caisse nationale d'assurances maladie (CNAM) vient de rendre publique une analyse du coût des médicaments génériques dans différents pays européens. Elle révèle que les prix sont nettement plus élevés en France que dans la plupart des autres pays.

Si les tarifs pratiqués étaient ceux de l'Angleterre, la Sécurité sociale économiserait près d'un milliard d'euros de remboursements.

La production et la commercialisation des médicaments génériques ont été encadrées par une loi en 1996 en France. La réglementation protège les laboratoires de la copie, en interdisant celle-ci pendant vingt ans. Elle assure ainsi des profits importants et garantis aux laboratoires dont les chercheurs découvrent de nouvelles molécules. Mais, une fois ce délai dépassé, n'importe quel laboratoire peut produire à son tour une copie du médicament original. Ces médicaments « génériques » sont censés être identiques et moins chers. Les tarifs sont fixés arbitrairement, le plus souvent à 55 % du prix du médicament original.

C'est tellement rentable que les principaux trusts pharmaceutiques ont créé ou racheté les laboratoires « génériqueurs ». Ainsi au bout de vingt ans, ils peuvent être les premiers à fabriquer les copies de leurs médicaments et donc prendre la plus grande part du marché du générique, tout en continuant à produire et à vendre plus cher l'original produit dans les mêmes usines.

Tout cela aboutit à ce que les médicaments originaux ou génériques sont tous vendus à des prix largement supérieurs à leurs coûts de fabrication, et une grande partie de la population a de plus en plus de mal à les acheter.

Les médicaments génériques sont plus chers en France que dans d'autres pays européens, mais c'est tout le système de fixation des prix des médicaments dans le monde qu'il faudrait modifier. La production et la commercialisation des médicaments ne devraient dépendre que des besoins des populations, et pas de la soif de profits des grands trusts pharmaceutiques.

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