L'accroissement de la pauvreté, une réalité07/10/20112011Journal/medias/journalnumero/images/2011/10/une2253.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

L'accroissement de la pauvreté, une réalité

L'Insee a publié un rapport sur la pauvreté en France qui chiffre à 8,2 millions le nombre de personnes vivant sous le seuil de pauvreté en 2009, dont la moitié avec moins de 773 euros par mois.

Si cette année-là a été, pour les entreprises, celle du retour des profits, pour les travailleurs il n'en fut pas de même. En 2009, de nombreuses entreprises ont réduit leurs effectifs ou carrément fermé des sites, comme Continental à Clairoix, ArcelorMittal à Gandrange, ou encore Total à Dunkerque. Toujours en 2009, l'État a supprimé plus de 30 000 postes dans la Fonction publique, dont 13 500 dans l'enseignement. Ont également été supprimés plusieurs milliers d'emplois à La Poste et à la SNCF, et près de 10 000 dans les hôpitaux. En un an le nombre de chômeurs inscrits à Pôle Emploi a bondi de presque 600 000. Alors, il n'est pas du tout surprenant que les « chiffres de la pauvreté » aient augmenté en 2009, touchant 360 000 personnes supplémentaires.

Mais la réalité est encore pire puisque les outils statistiques employés par l'Insee la minimisent en surestimant le niveau de vie de la population. En effet, L'Insee calcule ce qu'elle appelle le niveau de vie moyen des membres d'un ménage. Après avoir additionné l'ensemble des revenus du ménage, la somme totale est divisée par un coefficient en fonction du nombre de personnes qui le composent. Mais si un premier adulte compte pour un, le second adulte ne compte que pour 0,5 ainsi que toute personne de plus de 14 ans. Et les enfants de moins de 14 ans comptent pour 0,3.

Au bout du compte, ce calcul surestime les revenus réels d'un ménage. Par exemple, un couple sans enfant où chacun des deux adultes toucherait un salaire de 750 euros aura un revenu total de 1 500 euros que l'Insee divise ensuite par 1,5 (un pour le premier adulte et 0,5 pour le second) ce qui donne un « niveau de vie » par adulte de... 1 000 euros. Avec ce calcul, les personnes ayant un salaire de 750 euros se retrouvent chacune au-dessus du seuil de pauvreté, que l'Insee a évalué à 954 euros.

La réalité de la pauvreté dépasse de toute façon ces chiffres, car en plus de la faiblesse des revenus, il y a bien d'autres éléments à prendre en compte : la dégradation des services publics, les médicaments de moins en moins remboursés, et surtout actuellement les augmentations des prix.

Dans une telle situation, faire payer la bourgeoisie n'est pas seulement une question de justice sociale, c'est une question de survie.

Partager