Hélio -- Corbeil : Patrons et État main dans la main pour liquider l'entreprise07/10/20112011Journal/medias/journalnumero/images/2011/10/une2253.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

Hélio -- Corbeil : Patrons et État main dans la main pour liquider l'entreprise

La situation des travailleurs de l'imprimerie Hélio Corbeil ne cesse de se dégrader. L'entreprise étant en redressement judiciaire depuis février 2011, les salariés vivent avec une menace permanente de fermeture. Le tribunal de Meaux a conclu, lundi 26 septembre, que si aucun repreneur ne se présentait pour l'entreprise avant le 6 octobre, sa liquidation serait prononcée.

Depuis moins de dix ans, l'entreprise, rachetée successivement par les groupes canadien Quebecor World et néerlandais HHBV, va de plan social en plan social. En 2006, Hélio Corbeil a perdu la moitié de ses effectifs, les salaires ont été réduits de 5 % et bloqués durant quatre ans. En 2010, suite à un énième plan, l'effectif a de nouveau subi une érosion avec, en particulier, la suppression des services de la paie et de la comptabilité, qui ont été décentralisés vers une autre entreprise du groupe, située à Mary-sur-Marne. Aujourd'hui, Hélio compte moins de 120 salariés.

Bien que la direction laisse circuler quelques rumeurs sur une éventuelle reprise de l'entreprise par un ancien directeur, les travailleurs constatent chaque jour l'absence totale de maintenance du parc machine et la volonté manifeste de la direction d'aboutir à la liquidation de l'entreprise. Les pouvoirs publics vont dans le même sens. La direction départementale du travail a ainsi commandé une étude destinée à évaluer « l'employabilité » du personnel encore en place... ce qui ne débouchera tout au plus que sur d'improbables propositions de formations. La complicité entre patrons et pouvoirs publics est donc manifeste.

L'inquiétude parmi le personnel est d'autant plus grande qu'Hélio ne respecte même pas les accords du plan social de 2010 qui incluaient des indemnités de départ d'un minimum de 40 000 euros pour chaque salarié. Depuis, tout ayant été revu à la baisse, les derniers partis ont eu moins de 10 000 euros.

Les sociétés propriétaires, HHBV et Circle Printers Europe, ne sont pourtant pas sur la paille. Le redressement judiciaire d'Hélio, filiale française de Circle Printers Europe, n'a pas empêché le groupe de racheter une imprimerie en Allemagne. Leurs fonds sont importants et suffiraient largement à maintenir les emplois et à respecter les plans sociaux antérieurs.

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