Projet de loi de financement de la Sécurité sociale : De nouvelles attaques28/09/20112011Journal/medias/journalnumero/images/2011/09/une2252.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Projet de loi de financement de la Sécurité sociale : De nouvelles attaques

Le gouvernement vient de présenter son projet de loi de financement de la Sécurité sociale (PLFSS) pour l'année 2012. Cette année encore, c'est sur les assurés sociaux qu'il compte pour boucher les « trous ».

En 2011, le déficit du régime général -- celui qui couvre les salariés pour la maladie, la vieillesse, les accidents du travail et la famille -- s'élèverait à 18,2 milliards d'euros dont plus de la moitié (9,6 milliards) pour l'assurance-maladie. En 2012, le gouvernement prévoit de ramener le « trou » du régime général à 13,9 milliards et celui de l'Assurance-maladie à 5,9 milliards d'euros. Voilà qui fait plusieurs milliards à trouver.

Il est des commentateurs pour affirmer que ce PLFSS 2012 « ménage les assurés » et que, campagne électorale oblige, le gouvernement ne demandera pas de sacrifices en plus aux assurés. C'est vite dit !

D'abord, l'essentiel des recettes supplémentaires devrait être assuré par les ponctions du plan Fillon, les nouvelles taxes notamment sur les sodas, les alcools, le tabac et sur les mutuelles.

Ensuite, autre nouveauté, il y a la baisse des indemnités journalières. Jusqu'ici, en cas d'arrêt-maladie, la Sécurité sociale versait 50 % du salaire brut. À partir de 2012, elle versera 60 % du salaire net. Et le même type de calcul sera appliqué aux accidents du travail (80 % du salaire net au lieu de 60 % du salaire brut. Selon les calculs du gouvernement, cela devrait rapporter 220 millions d'euros. C'est une goutte d'eau par rapport au déficit de la Sécurité sociale. Mais c'est une crapulerie de plus envers les travailleurs les plus mal payés, ceux pour qui quelques dizaines d'euros en moins à la fin du mois signifient des privations en plus sur l'essentiel.

Et puis, le PLFSS prévoit que les hôpitaux devront réaliser 400 millions d'économies, à coups de restructurations ; on imagine sans peine ce que cela signifie en termes de suppressions de postes. Il prévoit aussi une « lutte renforcée contre la fraude » ; pas celle des patrons qui contournent les lois mais celle des étrangers qui n'ont pas le bon papier administratif au bon moment. Et, pour un montant estimé de 550 millions d'euros, les médecins sont sommés de réduire leurs prescriptions de médicaments, de séances de kiné, d'arrêts de travail, etc.

En fait, c'est toute une série de mesures, de coups de griffes qui écorneront encore plus le budget de ceux qui ont déjà du mal à joindre les deux bouts et qui deviennent ainsi ceux qui se soignent moins, voire ne peuvent plus se soigner du tout.

Enfin, le PLFSS prévoit de mettre à contribution les laboratoires en leur demandant de bien vouloir baisser le prix des médicaments, pour un montant attendu de 750 millions d'euros. Outre que ces laboratoires sauront, comme à chaque fois, pleurer et menacer des suppressions de postes que cela pourrait entraîner, c'est tout juste une obole pour cette industrie du médicament. Juste un chiffre : un seul laboratoire, certes le plus grand, Sanofi-Aventis, a réalisé, en 2010, 9 milliards d'euros de bénéfices !

Partager