Luminox -- Riom (Puy-de-Dôme) : En grève contre les licenciements28/09/20112011Journal/medias/journalnumero/images/2011/09/une2252.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

Luminox -- Riom (Puy-de-Dôme) : En grève contre les licenciements

Luminox, à Riom, fait partie du trust Cooper-Safety, qui emploie plus de 30 000 salariés dans le monde, avec des usines, non seulement en France, mais aussi en Espagne, Hollande, Roumanie, Allemagne.

Le site de Riom produit du matériel d'éclairage, des alarmes incendie, des systèmes d'antivols. Une centaine de personnes y travaillent, dont 55 en production. Il y a eu 8,4 millions d'euros de bénéfices en 2009 et 8,7 millions l'an dernier, et des millions d'euros de dividendes ont été distribués. Mais la direction n'a pas hésité à annoncer 23 licenciements économiques sur les 55 travailleurs de la production. Parmi eux, plus de la moitié sont des femmes.

Dès l'annonce des licenciements, jeudi 8 septembre au matin, c'est l'ensemble des ouvriers en production et aussi d'autres services qui ont débrayé. Ils ont reçu le soutien de délégués d'autres entreprises, ainsi que de l'union locale CGT de Riom. Un appel à la population riomoise a été décidé, un tract rédigé avec la participation des grévistes présents, qui l'ont distribué en ville et aux ronds-points autour de la zone industrielle.

Le 16 septembre, c'est la quasi-totalité de l'entreprise qui est venue manifester en ville devant la mairie, malgré l'interdiction du sous-préfet sous prétexte d'entrave à la circulation. Les banderoles sur les patrons voyous barraient la rue, dans une ambiance très animée. Les sifflets à roulette, c'étaient les femmes en grève qui les utilisaient, pas la police !

200 personnes barraient la rue : les grévistes, ceux venus les soutenir et les passants qui les encourageaient. Malgré la demande d'entrevue avec le maire, celui-ci n'était pas là, quant au sous-préfet, il a répondu qu'il ne pouvait rien...

De retour à l'usine, il a été décidé de maintenir la mobilisation pour la semaine suivante et, depuis le 21 septembre, c'est à nouveau la grève avec des piquets 24 heures sur 24, empêchant toute circulation des camions. La direction prétend que cela lui fait perdre 110 000 euros par jour et a demandé un référé pour que le préfet ordonne l'évacuation du piquet de grève. Mais, lundi 26 septembre, le juge a repoussé cette décision. Il est seulement question de nommer un médiateur pour négocier la levée « en douceur » du piquet de grève.

Majoritaires dans cette grève, les ouvrières ne se laissent pas intimider et elles restent présentes au piquet de grève. Ce sont les voitures des cadres qui ont été bloquées à l'intérieur. Ces messieurs ont été donc obligés de se déplacer à pied, prétendant qu'on les avait pris en otages, ce qui a fait beaucoup rire les grévistes.

La direction semble rester assez prudente, sans rechercher ouvertement l'épreuve de force. Les grévistes ont su se faire entendre et continuent à s'opposer fermement aux menaces de licenciements.

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