Gefco -- Poissy (Yvelines) : Quatre jours de grève et de solidarité ouvrière28/09/20112011Journal/medias/journalnumero/images/2011/09/une2252.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

Gefco -- Poissy (Yvelines) : Quatre jours de grève et de solidarité ouvrière

Une trentaine de travailleurs de chez Gefco Poissy, qui assure notamment les transports de l'usine Peugeot voisine, ont participé à un mouvement de grève du 20 au 23 septembre. Ils luttent contre la fermeture de leur site, prévue pour février 2012 et qui supprimerait 88 emplois.

Par voie judiciaire, ils ont déjà contraint début septembre Peugeot, leur véritable patron, puisque Gefco en est filiale à 100 %, à leur proposer des reclassements, notamment dans son usine de Poissy. Mais ils ne font guère confiance à ces promesses toutes récentes. Ceux qui préfèrent quitter l'entreprise sont aussi mécontents des indemnités proposées, 14 000 euros au maximum alors que Gefco, avec 143 millions d'euros de profits, a augmenté de 17,2 % ses profits au premier semestre 2011, sans parler de Peugeot, plus riche encore.

Comme ils l'avaient fait, deux jours durant à une quinzaine en juillet dernier, ils se sont adressés par tract aux camionneurs, 600 par jour environ, qui alimentent l'usine en pièces via la plate-forme Gefco. Et ils ont rencontré la même sympathie. Les chauffeurs s'arrêtaient par solidarité, prenant le temps de discuter avec les grévistes, partageant souvent avec eux sodas et sandwichs merguez, les travailleurs de Gefco menant la discussion en des langues très variées, selon l'origine des chauffeurs, en anglais dans le cas des chauffeurs polonais. Les files se sont très vite allongées à plusieurs dizaines de camions.

La direction Peugeot a très mal pris la chose, appelé la police, requis des huissiers, mobilisé ses hauts cadres et ceux de Gefco pour, menaçants, prendre les chauffeurs un par un, leur intimer l'ordre de remonter dans les camions, ou de redémarrer le moteur et de circuler. Sans succès bien notable. Un cadre s'est vu ainsi répondre par un chauffeur énervé de son agressivité : « Qui tu es, toi ? Je mange mon sandwich et je partirai après. »

Au bout de deux jours, les cadres ont renoncé à ce forcing et les policiers se sont contentés d'assurer la circulation. Jeudi 22 septembre, les grévistes ont élargi leurs points de rencontre au maximum de portes de l'usine afin de contacter les salariés de Peugeot et les chauffeurs que leurs patrons avaient déroutés pour passer ailleurs. Les chaînes de montage se sont alors retrouvées paralysées plusieurs heures durant, PSA avouant la perte de 500 voitures.

La sympathie rencontrée auprès des camionneurs comme auprès des ouvriers de Peugeot a donné le moral aux travailleurs de chez Gefco. Ils ont montré aux patrons de Gefco et Peugeot leur détermination et leur capacité à se mobiliser. C'est la meilleure façon d'être pris au sérieux.

Partager