Espagne : Des attaques dans l'Éducation qui ne passent pas28/09/20112011Journal/medias/journalnumero/images/2011/09/une2252.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans le monde

Espagne : Des attaques dans l'Éducation qui ne passent pas

Les enseignants de la communauté autonome de Madrid étaient massivement en grève les 20 et 21 septembre (80 % des 21 000 professeurs selon les syndicats). Le mercredi 21, des dizaines de milliers d'enseignants, de parents et d'élèves (du jamais vu depuis 25 ans !) manifestaient dans les rues de Madrid pour affirmer que « l'éducation n'est pas une dépense, c'est un investissement ».

Ce n'étaient pas les premières grèves depuis cette rentrée et ce n'était pas la seule région touchée par la contestation. Mais c'est dans celle de Madrid qu'elle a pris le plus d'ampleur, sans doute du fait des provocations de la présidente de région, Esperanza Aguirre, du Parti populaire, qui a déclaré que les enseignants étaient les salariés qui travaillaient le moins et a traité de fainéants et de malfaisants les membres de leur collectif. Même les moins combatifs ont réagi...

En Espagne, ce sont les Communautés autonomes qui gèrent l'éducation. Et la plupart d'entre elles, aujourd'hui dirigées par la droite, réduisent ce budget. Une des mesures consiste à faire passer de 18 à 20 heures le nombre d'heures de cours des professeurs : en clair, ce sont des économies en faisant travailler plus des enseignants pour en mettre d'autres, les « non titulaires », au chômage. D'après les syndicats, 3 200 emplois disparaîtraient ainsi pour Madrid. Mais ce qui est sans doute aussi grave est la dégradation que connaît l'école publique depuis des mois.

Dans certains centres éducatifs, le personnel doit diminuer de 10 %, alors qu'il est déjà insuffisant et que les élèves du public s'entassent, de plus en plus nombreux, à 37 ou 40 élèves par classe. Les dédoublements se pratiquent de moins en moins. C'est d'autant plus scandaleux qu'une partie de l'argent public va au privé. Ainsi les écoles privées, particulièrement celles sous contrat, se développent, voient leurs effectifs augmenter (plus de 2 000 postes) alors que ceux du public reculent. Dans le quartier populaire de Carabanchel par exemple, il n'y a pour ainsi dire plus d'établissements publics. La Région a préféré développer le privé, ce qui ne laisse que peu de choix aux parents Mais c'est l'argent des contribuables qui paye les enseignants !

En suggérant qu'après l'âge de 16 ans la gratuité totale de l'enseignement est à réenvisager, la présidente Aguirre vient de dévoiler l'avenir qu'elle réserve à l'éducation. Pour payer la dette, le gouvernement socialiste comme les gouvernements régionaux ont décidé de faire payer les classes populaires. L'an dernier, le salaire des fonctionnaires a été diminué de 5 % en moyenne, et les services publics sont attaqués de toute part.

Éducation mais aussi santé à deux vitesses, voilà bien la politique de classe des serviteurs des capitalistes et autres banquiers, les seuls à qui il faudrait faire payer la dette.

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