Dans la spirale de la crise de l'euro : Le FESF... fonds européen de sauvetage des financiers28/09/20112011Journal/medias/journalnumero/images/2011/09/une2252.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Dans la spirale de la crise de l'euro : Le FESF... fonds européen de sauvetage des financiers

Lundi 26 et mardi 27 septembre, ceux qui font profession d'ausculter les « marchés » les trouvaient moins fébriles. Ils auraient retrouvé un peu de vigueur et de confiance, certains, paraît-il, que le jeudi 29 le Parlement allemand aurait la bonne idée de voter la nouvelle mouture du FESF.

Le FESF, Fonds européen de stabilité financière, a été créé en mai 2010 pour, d'après ses promoteurs, permettre aux pays de la zone euro rencontrant des difficultés financières de contracter des prêts à des taux avantageux. Il est abondé par les différents États de la zone euro, notamment l'Allemagne (25 %) et la France (20 %), ainsi que par la Banque centrale européenne.

Sa première intervention a consisté à « sauver l'Irlande », en février 2011, en lui prêtant de quoi payer ce qu'elle devait aux banquiers. Ce prêt, qui s'est donc immédiatement retrouvé dans les coffres des banques privées créditrices de l'Irlande, était assorti d'un plan d'austérité drastique.

Le FESF s'emploie depuis à sauver la Grèce de la même manière, c'est-à-dire en fait à garantir aux banquiers qui étranglent ce pays qu'ils seront payés. Et, éventuellement, à avancer les fonds pour ce faire, toujours sous condition que l'État grec pressure de plus en plus la population.

Le 11 mars dernier, les dirigeants européens, rangés derrière Merkel, Sarkozy et Trichet, le président de la Banque centrale européenne, ont décidé que le FESF serait désormais doté de 440 milliards d'euros. Le 21 juillet, ces mêmes dirigeants proposaient que le FESF puisse, lorsque les parlements des dix-sept pays de la zone euro auraient donné leur accord, « acheter de la dette » et recapitaliser des établissements bancaires en difficultés. Enfin, depuis le début du mois de septembre, et alors que l'accord du 21 juillet n'est pas encore effectif, les exigences des banquiers étant de plus en plus pressantes, on parle de doter le FESF de mille, voire deux mille milliards d'euros, et d'accélérer la cadence pour que le Fonds puisse rapidement racheter les titres « pourris » dont les banques veulent se délester.

Ajoutons qu'un dirigeant de la Commission européenne a indiqué que, avant même la création du FESF, la Banque centrale européenne avait recapitalisé des banques pour un montant de 420 milliards d'euros, c'est-à-dire, en fait, leur avait offert cette somme, sans que cela fasse l'objet ni de débats ni même de déclarations publiques. Les États ont fait la même chose, chacun de leur côté, pour leurs banquiers respectifs.

Sous des noms divers, avec des accords publics ou dans le secret des banques centrales, collectivement ou séparément, tous les États européens suivent la même politique : offrir aux grands groupes financiers les liquidités qu'ils réclament pour préserver leurs profits, voire les accroître, quels que soient les soubresauts des marchés. Le travail, si l'on ose dire, des Merkel, Sarkozy, Trichet et autres, consiste seulement à choisir l'emballage de leurs cadeaux et le discours d'accompagnement afin de tenter de « rassurer les marchés ». Mais, de toute façon, les fonds publics se déversent dans les caisses de quelques grands groupes privés et la note est présentée aux travailleurs.

Alors qu'importent les différents discours s'ils visent à une même politique ? Face à de tels prédateurs les travailleurs doivent d'abord défendre leur vie, c'est-à-dire leurs emplois et le pouvoir d'achat de leurs salaires.

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