Arabie Saoudite : Le Moyen Âge dure encore28/09/20112011Journal/medias/journalnumero/images/2011/09/une2252.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans le monde

Arabie Saoudite : Le Moyen Âge dure encore

Le roi Abdallah d'Arabie Saoudite vient d'annoncer qu'il accordait le droit de vote aux femmes à partir des prochaines élections municipales de 2015. Il a également décidé qu'elles pourraient participer au Majlis al-Choura, assemblée consultative dont les 150 membres sont désignés par les autorités.

Ce sont des gestes symboliques, destinés à faire apparaître un semblant de démocratisation du régime, alors que le pays, comme ceux de l'ensemble de la région, connaît une certaine contestation depuis le début 2011.

Reste que le droit de vote, si tant est qu'il ne soit pas remis en cause d'ici 2015, ne changera rien pour la vie quotidienne des femmes, qu'elles soient Saoudiennes ou immigrées. Elles n'ont même pas le droit de sortir sans être voilées et accompagnées d'un membre masculin de leur famille, elles n'ont pas le droit de conduire, elles ne passent de l'autorité de leur père que pour tomber sous celle de leur mari, et leurs droits sont loin d'être reconnus par la loi à l'égal de ceux des hommes. Dans les rues, elles sont soumises à la surveillance des patrouilles de la police religieuse, qui contrôlent leur respect de la tenue vestimentaire stricte imposée par la loi, arrêtent les femmes qu'elles jugent en infraction et les soumettent à toutes sortes de traitements dégradants. Nombreuses sont d'ailleurs les femmes qui refusent ce statut d'immatures, alors qu'un nombre croissant d'entre elles sont scolarisées et sortent diplômées de leurs études.

Mais la société saoudienne reste contrôlée par une frange ultra-conservatrice. À commencer par la famille royale, qui monopolise le pouvoir depuis des décennies, ne reconnaissant aucun parti politique. En revanche le régime monarchique fait la part belle aux religieux qui contrôlent l'éducation et veillent à l'application de la charia, la loi islamique, qui peut, entre autres, punir de mort par lapidation les femmes soupçonnées d'adultère.

Pour les femmes, comme pour tous ceux qui aspirent à plus de droits en Arabie Saoudite, il n'y a vraiment rien à attendre de cette monarchie moyenâgeuse, rien d'autre que la continuation de l'oppression, avec tout au plus, de temps en temps, quelques faux-semblants.

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