11 octobre : Préparer les luttes de demain28/09/20112011Journal/medias/journalnumero/images/2011/09/une2252.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

11 octobre : Préparer les luttes de demain

Des appels à manifester ont été lancés pour le 11 octobre à Paris et dans certaines villes de province dans le cadre de la journée organisée par la CGT, la CFDT, l'UNSA, Solidaires et la FSU. Face aux attaques de toutes sortes, aux licenciements qui se multiplient partout, aux salaires qui ne permettent plus de vivre décemment, de nombreux travailleurs auraient envie de crier leur colère face à l'arrogance sans bornes des patrons et aux mensonges permanents des hommes du pouvoir. Cette journée pourra être l'occasion de le faire pour certains d'entre eux, ceux couverts par un appel et là ou cet appel aura été relayé.

Cela dit, bien des militants ont le sentiment justifié que ni les revendications mises en avant dans l'appel commun, ni les modalités d'appel d'une extrême timidité ne sont de nature à mobiliser largement les travailleurs. Le 15 septembre la réunion des cinq syndicats appelants devait servir à définir les modalités de cette journée d'action du 11 octobre, lancée sans autre précision le 1er septembre. Cette réunion s'est conclue sans même un communiqué, chacun étant laissé à ses propres initiatives dans les fédérations et les régions. Mais le refus de la CFDT de tout appel à des arrêts de travail et appel national à des manifestations n'a pas été surmonté par des appels clairs de la part de la CGT, dont les dirigeants confédéraux ne manquaient pas de dire pourtant leur volonté de tout faire pour assurer le succès de la journée.

Du coup il existe des appels locaux, parfois départementaux, sur des revendications les plus diverses, répondant aux motivations et aux choix des militants qui en sont les initiateurs. Alors, même les militants les plus engagés ne pourront changer à eux seuls le caractère de cette journée. Mais ils pourront au moins saisir l'occasion de débattre devant tous les travailleurs, le plus largement possible, de la contre-offensive nécessaire du monde du travail.

Il est vital en effet de discuter avec tous les travailleurs des revendications dont ils devront s'emparer dans les luttes futures pour garantir de façon durable leurs emplois menacés ainsi que leur salaire ou leur pension qui se réduisent de jour en jour.

Pour garantir les emplois, il faudra imposer l'interdiction des licenciements collectifs en obligeant le patronat, voire l'État pour les emplois qui le concernent, à répartir le travail entre tous sans perte de salaire. Ce ne sont pas les travailleurs qui doivent être mobiles ou mis en concurrence par le bas les uns contre les autres. Au 21e siècle, à l'heure de l'informatique, des transports de masse, il n'y aurait aucune difficulté à déplacer le travail là où sont ceux qui en ont besoin. Quand les industriels y trouvent leur compte, ils le font bien eux-mêmes. C'est ainsi qu'on déplace dans des transports spéciaux voire par avion, les éléments des Airbus à travers l'Europe. Alors, même si cela coûtait de l'argent, il n'y aurait aucune raison de ne pas imposer aux capitalistes de le faire si cela préserve les emplois de millions de travailleurs.

Pour avoir des salaires et des pensions qui permettent de vivre, il faudra imposer leur revalorisation massive mais il faudra aussi les indexer sur la hausse réelle des prix, au moyen de l'échelle mobile des salaires et des pensions. Et enfin il faudra que les travailleurs imposent leur contrôle sur les décisions patronales, pour que les patrons ne puissent plus manigancer leurs plans en secret.

Alors la participation au 11 octobre peut être une occasion de défendre partout ce programme de préservation du monde du travail, de traduire en revendications la volonté de refuser que les travailleurs fassent les frais de la crise du capitalisme.

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