Primaires socialistes : Les promesses... de nouveaux sacrifices pour les masses populaires21/09/20112011Journal/medias/journalnumero/images/2011/09/une2251.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Primaires socialistes : Les promesses... de nouveaux sacrifices pour les masses populaires

Le débat organisé jeudi 15 septembre sur France 2 à l'occasion des « primaires socialistes » a été regardé, paraît-il, par plus de quatre millions et demi de téléspectateurs. Combien se déplaceront pour donner leur avis après ce débat ? C'est l'un des enjeux de cette opération pour le PS.

Mais si les postulants se différenciaient, sur des considérations qui n'étaient pas des plus importantes, tous, à l'exception -et encore !- de Montebourg, déclaraient que leur priorité irait au remboursement de la dette. Le plus net sur cette question a été Manuel Valls, qui disait que le futur président issu du PS devrait assumer la rigueur et, par exemple, consacrer intégralement les économies budgétaires envisagées par les dirigeants socialistes au remboursement de cette dette. Il a redit qu'il ne fallait pas que les socialistes sèment la moindre illusion sur la possibilité de maintenir la retraite à 60 ans. Il a promis à la population française, essentiellement aux travailleurs, non pas des lendemains qui chantent, mais du sang, des larmes et de la sueur, façon de dire qu'il faudrait que les classes populaires triment, en silence, pour rembourser la dette des bourgeois et des capitalistes.

Même s'ils ne disaient pas les choses aussi brutalement, Hollande et Aubry, qui apparaissent comme les favoris de cette primaire, et même comme les favoris dans la présidentielle, ont présenté eux aussi comme un préalable le remboursement de cette dette, dès 2013, ont-ils insisté. Un tel préalable, faut-il le souligner, détermine toutes leurs propositions, au demeurant limitées et floues.

Que peut signifier en effet la promesse d'imposer un peu plus les plus riches, de raboter certaines niches fiscales, si par ailleurs ceux-ci gardent la liberté de placer leur argent où ils veulent et dans ce qui rapporte le plus, et le plus rapidement ? Peut-être imposeront-ils aux Bettencourt, Dassault et autres grandes fortunes de restituer par l'impôt une partie de ce que l'État leur a distribué sans compter ? Cela ne les mettrait pas sur la paille ; et surtout cela ne mettrait pas fin à leur nuisance économique et sociale, dont la crise actuelle est un produit, ni à la spéculation effrénée qui sévit. Ce serait même, on peut le prévoir, une façon de laisser croire aux classes populaires que les mesures d'austérité seraient partagées, donc équitables.

Autre idée essentielle défendue à l'unisson par les participants à ce débat, présentée comme le préalable là encore à la solution des problèmes du monde du travail : la fameuse « relance de la croissance ». Une croissance, disent-ils, nécessaire pour augmenter les embauches et rendre possibles les augmentations de salaires.

Cela implique aux yeux des dirigeants socialistes la nécessité d'accroître les aides aux patrons, qualifiés pour la circonstance de « dynamiques », « d'innovants ». Des subventions qui débouchent rarement sur des créations d'emplois, ou des augmentations des salaires.

Ni ce remboursement de la dette ni cette relance de la croissance, qui constituent les fondamentaux des postulants du PS à l'élection présidentielle, ne constituent des priorités pour les classes populaires. Cela signifie au contraire une exploitation accrue et de nouveaux sacrifices.

Voilà ce qu'il faut retenir d'un débat, plus destiné à séduire le monde des affaires qu'à convaincre le monde du travail.

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